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Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 12:22

Ecouter-voir : Cette vidéo de "cathédrale osseuse", magnifiques images et la lecture permet, facilite la compréhension de ce texte majeur de Clara Zetkin. https://www.youtube.com/watch?v=VL8QI-uFnBQ

 

Vous pouvez aussi consulter l'article que j'ai consacré à ce texte le 8 mars 2021 sur mon blog mediapart : https://blogs.mediapart.fr/villaeys-poirre/blog/080321/clara-zetkin-l-emancipation-de-la-femme-comme-celle-de-tout-le-genre-humain

 

Clara Zetkin a mené un seul et même combat sous deux formes : le combat révolutionnaire et prolétaire avec le courant de Rosa Luxemburg, le combat pour les droits des femmes. Née en 1857, à l'époque de ce discours, elle est à Paris en exil, les lois antisocialistes en Allemagne la conduiraient en prison.

En 1889, elle est appelée à prendre la parole au Congrès de fondation de la 2e Internationale. C'est son premier grand discours en public.

Clara Zetkin. L'émancipation des femmes sera socialiste ou ne sera pas.

Le texte

 

"Il n’est pas surprenant que les réactionnaires aient une conception réactionnaire du travail féminin. Mais il est extrêmement surprenant de rencontrer, dans le camp socialiste une conception erronée, qui consiste à exiger  la suppression du travail des femmes. Le problème de l’émancipation des femmes, c’est-à-dire en dernière instance celui du travail féminin, est un problème économique, et l’on est fondé à attendre des socialistes une meilleure compréhension des problèmes économiques.

Les socialistes doivent savoir qu’en l’état actuel du développement économique le travail féminin est une nécessité ; que le travail féminin doit aboutir normalement, soit à une réduction du temps de travail que chaque individu doit à la collectivité, soit à un accroissement des richesses de la société ; que ce n’est pas le travail féminin en soi qui, par le jeu de la concurrence, fait baisser les salaires, mais l’exploitation de ce travail par les capitalistes.

Les socialistes doivent avant tout savoir que l’esclavage social ou la liberté reposent sur la dépendance ou l’indépendance économiques.

Il n’est pas permis à ceux qui combattent pour la libération de tout le genre humain de condamner la moitié de l’humanité à l’esclavage politique et social par le biais de la dépendance économique. De même que le travailleur est sous le joug du capitaliste, la femme est sous le joug de l’homme et elle restera sous le joug aussi longtemps qu’elle ne sera pas indépendante économiquement. La condition sine qua non de cette indépendance économique, c’est le travail. Si l’on veut faire des femmes des êtres humains libres, des membres de la société à part entière au même titre que les hommes, il ne faut ni supprimer, ni limiter le travail féminin, sauf dans quelques cas exceptionnels.

Les travailleuses qui veulent accéder à l’égalité sociale n’attendent rien, pour leur émancipation, du mouvement féministe bourgeois qui prétend lutter pour les droits des femmes. C’est une construction bâtie sur le sable qui ne repose sur aucune base sérieuse. Les travailleuses sont absolument convaincues que le problème de l’émancipation des femmes n’est pas un problème isolé, mais qu’il fait partie de l’ensemble de la question sociale. Elles savent pertinemment que ce problème ne pourra trouver de solution tant que la société actuelle n’aura pas subi de transformations fondamentales. La question de l’émancipation des femmes est née avec les temps modernes et c’est la machine qui l’a engendrée.

L’émancipation de la femme, cela signifie la complète modification de sa position sociale, une révolution de son rôle dans la vie économique. Les anciens modes de production avec leurs moyens de travail imparfaits enchaînaient la femme à la famille et limitaient son champ d’action à son foyer. Au sein de la famille, la femme constituait une main d’œuvre extrêmement productive. Elle fabriquait presque tous les objets de nécessité courante. Compte tenu du développement de la production et du commerce de l’époque, il aurait été extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, de fabriquer ces articles hors de la famille. Tant que durèrent ces rapports de production, la femme fut productive sur le plan économique.

La machine a mis fin à l’activité économique de la femme dans la famille. La grande industrie fabrique tout les articles à meilleur prix, plus rapidement et en plus grande quantité que ne pouvait le faire l’industrie individuelle qui ne disposait que d’outils imparfaits pour une production à très petite échelle. Souvent la femme était obligée de payer la matière première achetée au détail plus cher que le produit fini de la grande industrie. A ce prix d’achat, elle devait ajouter son temps et sa peine, si bien que l’activité productive dans la famille était devenue un non-sens économique, un gaspillage de force et de temps. Bien que, dans des cas isolés, l’activité productrice de la femme au foyer puisse être encore utile, il n’en reste pas moins que ce genre d’activité constitue une perte pour la société.

C’est la raison pour laquelle la ménagère du bon vieux temps a presque totalement disparu. La grande  industrie a rendu sans objet la production à domicile de biens destinés aux membres de la famille. Mais, simultanément, elle a créé les bases de l’activité de la femme dans la société. La production mécanique qui peut se passer de force musculaire et de qualification, a permis d’employer des femmes dans un vaste secteur de travail. La femme est entrée dans l’industrie dans le but d’augmenter les ressources familiales. L’évolution de l’industrie moderne a fait du travail féminin une nécessité. Et c’est ainsi que chacun des perfectionnements de la technique moderne a rendu superflue une partie de la de la main d’œuvre masculine. Des milliers de travailleurs furent jetés à la rue, une armée de réserve des pauvres s’est constituée et les salaires n’ont cessé de diminuer.

Jadis, le salaire de l’homme, ajouté à l’activité productrice de la femme au foyer suffisait à assurer l’existence de la famille ; maintenant il suffit à peine à faire vivre un travailleur célibataire. Le travailleur marié est dès lors contraint de compter sur la travail salarié de sa femme.

Cet état de chose a libéré la femme de la dépendance économique, vis-à-vis de l’homme. La femme travaillant dans l’industrie ne pouvait plus, dans la famille, constituer un simple appendice économique du mari ; force économique indépendante, elle apprit à se suffire. Or, si la femme n’est plus dépendante de l’homme sur le plan économique, il n’y a aucune raison pour qu’elle le soit sur le plan social. Toutefois, cette indépendance ne profite pas pour l’instant à la femme elle-même, mais au capitaliste. Parce qu’il détenait le monopole des moyens de production, le capitaliste s’est emparé de ce nouveau facteur économique et l’a utilisé à son avantage exclusif. Libérée de sa dépendance économique vis-à- vis de l’homme, la femme est passée sous domination économique du capitaliste. D’esclave de son mari, elle est devenue l’esclave de son employeur. Elle n’avait fait que changer de maître. Elle y a  toutefois gagné au change ; sur le plan économique, elle n’est plus un être inférieur subordonné à son mari, elle est son égale. Cependant, le capitaliste ne se contente pas d’exploiter la femme elle-même. Il se sert d’elle pour exploiter encore mieux les travailleurs.

La main d’œuvre féminine a été dès le départ meilleur marché que la main d’œuvre masculine. Le salaire de l’homme était calculé à l’origine pour subvenir aux besoins de toute une famille, le salaire de la femme, lui, n’a représenté dès le début que l’entretien d’une seule personne et même en partie seulement, parce qu’on escomptait que la femme, en dehors de son travail à l’usine, continuerait à travailler à la maison. Par ailleurs, les biens fabriqués par la femme au foyer avec des moyens de production primitifs ne représentaient, comparés aux produits industriels, qu’une petite quantité du travail social moyen. On en déduisit que la femme avait une capacité moindre et en conséquence sa force de travail fut payée moins. A ces raisons de la payer moins s’ajouta le fait que la femme a, en gros, moins de besoin que l’homme.

Mais ce qui fit de la femme une main d’œuvre particulièrement appréciée du capitaliste, ce n’est pas seulement son prix réduit mais aussi sa plus  grande soumission. Le capitaliste a spéculé sur ces deux facteurs pour rémunérer la travailleuse aussi mal que possible et pour abaisser au maximum, du fait de sa concurrence, le salaire des hommes. De la même façon, il s’est servi du travail des enfants pour diminuer le salaire des femmes, et de celui des machines pour dévaloriser le travail humain. Si le travail des femmes aboutit à des résultats contraires à la tendance naturelle, le système capitaliste en est le seul responsable ; il est responsable de l’allongement de la journée de travail alors que le travail des femmes devrait conduire à la réduire ; il est responsable que le travail féminin n'est pas synonyme d'augmentation des richesses, c'est-à-dire du mieux-être de chacun de ses membres, mais seulement d’augmentation du profit d’une poignée de capitalistes et simultanément d’une paupérisation massive et croissante. Les conséquences funestes du travail féminin si douloureusement ressenties aujourd’hui ne disparaitront qu’avec le système de production capitaliste.

Pour ne pas être écrasé par la concurrence, le capitaliste est contraint d’augmenter au maximum la différence entre le prix d’achat (prix de revient) et le prix de vente de ses produits ; il cherche donc à produire le moins cher et à vendre le plus cher possible. Cette politique va exactement à l’inverse des intérêts tant  des travailleuses que des travailleurs. Il n’existe donc pas d’opposition réelle entre les intérêts des travailleurs et ceux des travailleuses, mais bien une opposition irréductible entre les intérêts du capital, et ceux du travail.

Des motifs économiques s’opposent à ce que l’on revendique l’interdiction du travail féminin. La situation économique actuelle est telle que ni le capitaliste, ni l’homme ne peuvent renoncer au travail des femmes. Le capitalisme doit le maintenir pour rester compétitif et l’homme en a besoin s’il veut fonder une famille. Et même dans le cas où le travail des femmes serait interdit par la loi, le salaire des hommes n’en serait pas amélioré pour autant. Le capitaliste ne tarderait pas à compenser la perte d’une main d’œuvre bon marché par l’emploi de machines plus perfectionnées et, en peu de temps, on n’en serait au même point qu’avant.

Après de longues grèves dont l’issue fut favorable aux travailleurs, on a vu comment les capitalistes ont réduit à néant les succès remportés en utilisant des machines plus perfectionnées.

Si l’on revendique l’interdiction ou la limitation du travail féminin en arguant de la concurrence qu’il représente, il est tout aussi logique de réclamer la suppression des machines et le retour au droit corporatif du Moyen âge qui établissait le nombre des travailleurs à employer dans chaque entreprise.

Mais, abstraction faite des motifs économiques, ce sont avant tout des raisons de principe qui s’opposent à une interdiction du travail féminin. A toute tentative dans ce sens, les femmes doivent opposer la résistance la plus vive et la plus justifiée car elles savent que leur égalité sociale et politique avec l’homme repose uniquement sur l’indépendance économique que leur permet le travail hors du foyer.

C’est pour des raisons de principe que nous autres femmes, nous nous élevons avec la plus grande énergie contre une limitation du travail féminin. Comme nous ne voulons absolument pas séparer notre cause de celle des travailleurs en général, nous ne demandons aucune protection particulière si ce n’est celle que le travail  exige du capital..

Nous n’admettons qu’une seule exception au profit des femmes enceintes, dont l’état exige des mesures particulières de la femme même et de sa progéniture. Non moins qu’il existe une question féminine spécifique, nous nions qu’il existe un problème spécifique des travailleuses. Nous n’attendons notre pleine émancipation ni de l’accession des femmes à ce qu’il est convenu d’appeler les professions libérales, ni d’une éducation identique à celle des hommes – bien qu’une telle revendication soit tout à fait ce qu’il y a de plus naturel et de juste – ni de l’obtention de droits politiques. Les pays dans lequel existe le suffrage dit universel, libre et direct, nous montre qu’en réalité, il ne vaut pas grand-chose. Le droit de vote sans liberté économique n’est ni plus ni moins qu’un chèque sans provision. Si l’émancipation de la femme comme celle sociale ne dépendait des droits politiques, la question sociale n’existerait pas. L’émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. C’est seulement dans la société socialiste que les femmes comme les travailleurs accèderont à la pleine possession de leurs droits.

Compte tenu de cet état de chose, la seule solution , pour les femmes, véritablement désireuses de se libérer, est d’adhérer au parti socialiste le seul parti qui ait pour but l’émancipation des travailleurs.

Sans l’aide des hommes et, il faut bien le dire, souvent même contre leur volonté, les femmes ont rejoint le camp socialiste. Dans certains cas, elles y ont même été irrésistiblement poussées, contre leur gré, uniquement par une claire compréhension de la situation économique.

Mais elles sont maintenant dans ce camp et elles y resteront. Elles lutteront sous le drapeau du socialisme pour se libérer, pour être reconnues comme des êtres humains à part entière.

En marchant main dans la main avec le parti ouvrier socialiste, elles sont prêtes à partager toutes les peines et tous les sacrifices du combat, mais elles sont aussi fermement décidées à exiger après la victoire tous les droits qu’ils leur reviennent. S’agissant des sacrifices et des devoirs aussi bien que des droits, elles ne veulent être rien d’autre que des camarades de combat, acceptées comme des égales dans le camp des combattants."

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 14:37
Peint par son fils cadet : Robert Liebknecht

Peint par son fils cadet : Robert Liebknecht

Karl Liebknecht (1919)

N'oublions jamais que Karl Liebknecht a été le premier social-démocrate d'Allemagne, et pendant longtemps le seul social-démocrate, qui ait osé secouer le joug désastreux de la discipline de parti - cette discipline de parti qui n'était plus un moyen secondaire de promouvoir les activités pratiques , mais était devenu une fin en soi, un grand dieu solaire, une idole à qui tout était sacrifié. N'oublions jamais qu'il fut le premier et pendant longtemps le seul social-démocrate à s'exprimer au Reichstag allemand et à agir en socialiste international, défendant ainsi en toute sincérité "l'honneur allemand", l'honneur du socialisme allemand. La majorité de la faction social-démocrate a voté des crédits de guerre pour le meurtre de leurs frères ; ils ont obscurci et empoisonné le jugement des masses par leur rejet des idéaux socialistes et leur adoption de slogans bourgeois. La minorité dissidente se soumet discrètement pour maintenir la paix dans le parti. Seul Karl Liebknecht, homme jusqu'au bout des ongles, a eu le courage de dire son indomptable "Non !" face au parlement et au monde.

Brûlé par l'indignation des partis bourgeois, vilipendé et décrié par la majorité social-démocrate, abandonné par la minorité social-démocrate, il n'en a pas moins fait du Reichstag un champ de bataille contre l'impérialisme et le capitalisme, saisissant toutes les occasions pour détruire cette exposition mortelle des ennemis de la classe ouvrière et saisir toutes les occasions d'inciter les masses exploitées contre elle. Ainsi continua-t-il son œuvre, jusqu'au jour où le Reichstag, à sa honte éternelle, leva l'immunité parlementaire de Liebknecht et livra cet homme, prétendument coupable de haute trahison, à la vicieuse justice de classe bourgeoise. De la lutte courageuse et incessante, une nouvelle vie a surgi.

L'exemple de Liebknecht raviva la confiance populaire dans le socialisme, et les ouvriers, retrouvant leur courage, se préparèrent au combat. Karl Liebknecht a déplacé la lutte là où elle devait être décidée, à savoir parmi les masses. En paroles et en actes, il a combattu avec l'impérialisme pour l'âme des masses. Cela a continué jusqu'au jour où la société civile s'est vengée de l'ennemi redouté et détesté – jusqu'à ce que la prison l'engloutisse. Pourquoi a-t-il été emprisonné ? Parce que lui, soldat de la révolution, avait appelé les ouvriers dans la rue à faire de la fête de mai une formidable manifestation pour rejeter la "paix de Dieu entre tous les partis" au nom du socialisme international, pour mettre fin à la massacre des nations, anéantir le gouvernement des malfaiteurs. Les masses n'ont pas suivi leur leader clairvoyant et fiable. Mais cette déception n'aidait que peu que le danger et la persécution puissent ébranler les convictions de Karl Liebknecht ou décourager sa combativité. Cela est évident dans le discours brillant et provocant qu'il a prononcé devant la cour martiale, un discours qui était un exemple classique d'autodéfense de la part d'un champion politique. Notre conviction que son courage n'avait pas diminué a été renforcée par toutes ses activités ultérieures.

Article paru dans la revue du Komintern

https://www-marxists-org.translate.goog/nederlands/zetkin/1919/1919luxemburg-liebknecht.htm?_x_tr_sl=nl&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 10:49
"Femmes prolétaires, soyez prêtes !" - Clara Zetkin, le 5 août 1914

Nous sommes le 5 août 1914. Clara Zetkin lance cet appel aux femmes prolétaires dans le journal qu'elle anime, L'Egalité (Die Gleichheit).

L'Allemagne a commencé la guerre le 31 juillet, déclare la guerre à la Russie le 1er. Clara Zetkin subit une perquisition policière dès le lendemain. Elle va mener tout au long de cette guerre avec son courant politique un combat plus que courageux. Elle fait en effet partie des rares personnalités au sein de la social-démocratie allemande qui s'élèvent dès le premier jour contre le conflit. Elle se hâte de protéger le travail en préparation pour La Conférence des femmes qui était prévue, c'est l'objet d'une lettre à Alexandra Kollontaï rédigée dès le 2 août 1914 Elle est la seule à répondre au télégramme de Rosa Luxemburg et Liebknecht aux responsables sociaux-démocrates. Et le 5 août elle écrit ce très beau texte. Il faut le lire en gardant en tête la situation dans tous les pays, les unions sacrées partout proclamées. Elle mène ce combat tout au long du conflit. Pour cela, elle sera démise par la social-démocratie majoritaire de ses fonctions au sein du journal qu'elle a pratiquement créé et qu'elle a animé pendant plus de vingt ans, Die Gleichheit . Elle sera aussi emprisonnée par le pouvoir impérial comme Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches, Franz Mehring et tant de militants et responsables de ce courant. Et tant de prolétaires contre la guerre (emprisonnéEs ou envoyés au front). La traduction a été assurée par mes soins mais je me réjouirais de toute amélioration de la traduction. Faire connaître les textes de ce courant de pensée et d'action, très peu traduits en français, disponibles sur le net, apparaît pour moi depuis plus de vingt ans comme une urgence toujours renouvelée ...

"Femmes prolétaires, soyez prêtes !"

Article qu'elle fait paraître le 5 août 1914 dans le journal "Die Gleichheit"

"La force avec laquelle les masses prolétariennes s'opposeront à la furie de la guerre mondiale sera une bataille gagnée dans leur lutte de libération. L'énergie et la passion révolutionnaires de leur engagement les exposeront à des persécutions, les mettront en danger et leur imposeront des sacrifices. Qu’importe ? Il y a des moments dans la vie de chacun et dans la vie des peuples où l'on ne gagne tout que si l'on engage tout. Un tel moment est là. Femmes prolétaires, soyez prêtes !"

Cette chose terrible qui fait trembler les peuples d'Europe est devenue réalité. La guerre va broyer corps humains, habitations et champs. L'Autriche a pris comme prétexte l'attentat insensé de jeunes Serbes de vingt ans contre l'héritier du trône pour perpétrer un attentat criminel contre la souveraineté, l'indépendance du peuple serbe et, en fin de compte, contre la paix en Europe. Elle veut profiter du moment où la Serbie peut difficilement compter sur une aide du tsarisme russe. Les grèves de masse héroïques du prolétariat montrent une fois de plus que la Russie a la révolution chevillée au corps. La France ne peut guère se permettre de laisser se développer en cet instant les plans de guerre et de conquête du despotisme russe. Les discussions au Sénat ont révélé de graves lacunes dans l'armée, et la réintroduction du service de trois ans a créé un relâchement de la structure militaire et une insatisfaction latente. L'Angleterre est tellement prise par la situation en Ulster et par d'autres tâches qu'elle ne semble pas éprouver un grand désir de prendre part aux atrocités et aux crimes d'une guerre mondiale. C’est pourquoi l'impérialisme autrichien pense pouvoir commettre contre la Serbie une violation du droit international sans que la Triple Entente ne lui tombe dessus. En réduisant la Serbie, il pense pouvoir faire obstacle à la poussée du tsarisme vers la mer Méditerranée.

Les femmes prolétaires savent bien que l'extension de la domination du régime de bourreaux du tsarisme russe signifierait le pire des esclavages pour les peuples. Mais elles sont aussi parfaitement conscientes du fait que l'impérialisme austro-hongrois ne protège pas le droit et la liberté des peuples. Il ne fait que lutter pour les intérêts de la dynastie réactionnaire des Habsbourg, pour la soif d'or et de pouvoir des grands propriétaires terriens et des grands capitalistes dépourvus de tout sentiment et de conscience. La monarchie austro-hongroise piétine chez elle le droit des nationalités et, de manière encore plus éhontée, le droit des masses laborieuses exploitées. Malgré la crise qui fait rage, elle a renchéri pour ces masses depuis des années le coût des produits répondant à leurs besoins vitaux, elle a empêché par des brutalités et la ruse leur lutte contre l'exploitation et la misère. Maintenant, elle couronne son œuvre en obligeant les fils des travailleurs à assassiner et à être assassinés. Elle n'est pas la championne de la prospérité et de la liberté des peuples. Sa guerre ne doit à tout jamais devenir un massacre des peuples.

En Allemagne, les fauteurs de guerre et les bellicistes, avides de profits et de lauriers, cherchent à tromper le peuple sur cette vérité simple. Ils inventent la fable que la guerre autrichienne s’opposerait en fin de compte à la barbarie menaçante de la Russie, qu’elle serait une croisade germanique contre le "slavisme progressant avec arrogance". Ils hurlent sans vergogne au devoir de préserver la "fidélité allemande aux Nibelungen". Ils veulent que l'Allemagne, en tant que puissance de la Triple Alliance, fasse sienne la guerre autrichienne et dilapide ce trésor qu’est le sang du peuple.

L’ignominie que représentent de tels agissements est aussi énorme que le crime de l'impérialisme autrichien. Elle a pour but d’allumer un incendie mondial dans lequel les peuples d'Europe se massacreraient les uns les autres, tandis qu'une poignée de puissants et de très riches engrangerait les bénéfices en souriant. Il ne faut pas que cela arrive jamais. Les prolétaires d'Allemagne - hommes et femmes - doivent prouver par l'action qu'ils sont conscients, qu'ils sont mûrs pour la liberté. Leur volonté de paix, unie à la volonté de paix du peuple travailleur des autres pays, notamment de la France, constitue la seule garantie pour que la guerre des Habsbourg cléricaux ne devienne pas un massacre européen généralisé. Certes, le gouvernement de l'Empire allemand assure qu'il a fait et qu’il fait tout pour que la guerre reste localisée. Mais le peuple a appris que les langues des gouvernants sont aussi fourchues que les langues des serpents. Il connaît aussi la maladresse des artisans de la diplomatie de l'Empire allemand. Et en particulier, il ne se trompe pas sur une chose : La vie politique mondiale est tellement tortueuse et confuse qu'un hasard peut anéantir toutes les bonnes volontés et désirs des gouvernements. C'est un hasard qui décide si le fil ténu, auquel est suspendue l'épée de la guerre mondiale qui menace les peuples, se rompt.

Les possédants et dirigeants jurent eux aussi solennellement qu’ils haïssent la barbarie horrible de la guerre. Oui, eux aussi trembleraient devant ses horreurs infernales. Et pourtant, ils s'emploient sans relâche à préparer la guerre et à attiser la guerre. Il suffit d'entendre comment la presse libérale de gauche, au nom de toutes sortes de raisons culturelles, incite l'Allemagne à prendre position pour l'Autriche par l'épée et à provoquer ainsi fatalement la Russie et la France à entrer dans un combat sanglant. Et pourtant, les pages de cette presse sont encore humides des larmes d'émotion qu'elle a versées sur les psaumes de paix de la Conférence commune des parlementaires franco-allemands à Berne. Avec quelle impudence, les pieux hommes et journaux chrétiens qui chaque jour répètent le commandement de leur Très-Haut dans le ciel - tu ne tueras point – appellent à l'effroyable effusion de sang et massacre. Tous les masques que porte le vampire capitalisme, qui se nourrit du sang et de la moelle des masses populaires, tombent. Comment pourrait-il en être autrement ? Personne ne peut vraiment combattre le massacre des peuples de manière conséquente comme combat fratricide, s'il trouve normal que le capitalisme, année après année, massacre sur ses autels des centaines de milliers de camarades, pour le profit...

Seul le prolétariat opposera sa large poitrine au malheur imminent de la guerre mondiale. Les horreurs de cette guerre seraient déjà déchaînées si l'un des massacreurs les plus impitoyables, le tsarisme, n'était entravé par les grèves politiques de masse du prolétariat russe pour se jeter sur le champ de bataille tant désiré. La lutte révolutionnaire de nos frères et sœurs russes a maintenu, jusqu'à présent, la paix mondiale en ces jours fatidiques. Ne soyons pas plus pusillanimes et plus faibles qu'eux. Leur combat glorieux, sans qu’ils bénéficient de l'arme de droits politiques garantis, sous la menace des geôles, de l'exil et de la mort, nous montre par l'action ce dont est capable une classe ouvrière déterminée, audacieuse et prête à se sacrifier.

Ne perdons pas une minute. La guerre est à notre porte. Repoussons-la dans la nuit, avant que ses fureur et tremblements ne troublent les derniers restes de bon sens et de sentiment d'humanité des masses non éclairées. Sortons des fabriques et des ateliers, des masures et des mansardes pour une protestation de masse. Ne laissons aux dirigeants et aux propriétaires aucun doute sur la profondeur de notre détermination à tout donner jusqu'au dernier souffle pour la paix.

Les masses exploitées sont assez fortes pour porter sur leurs épaules la construction de l'ensemble de l'ordre actuel. Elles sont habituées à se priver, alors que les richesses créées par elles sont dilapidées par l'oisiveté. Elles voient jour après jour en face la mort pour un maigre gagne-pain. Et elles devraient se montrer trop faibles, reculer devant l'indigence, craindre les dangers et la mort, quand appelle la lutte pour la paix et la liberté ? Devraient-elles laisser le champ libre à un militarisme qui vient d'être révélé aux yeux du public le plus large comme le bourreau brutal de leurs fils et de leurs frères ? Le formidable appel à la paix des masses laborieuses doit faire taire dans les rues le hurlement au meurtre patriotique. Et là où deux ou trois hommes et femmes exploités sont réunis, l'horreur de la guerre, la volonté de paix doit être présente parmi eux.

La fraternité entre les peuples n'est pas une vaine invention pour la classe ouvrière, la paix mondiale n'est pas un joli mot. Il y a derrière une réalité tangible : la ferme solidarité des exploités et des opprimés de toutes les nations. Elle ne doit pas laisser les prolétaires pointer le fusil meurtrier contre d'autres prolétaires. Elle doit insuffler aux masses la détermination d'utiliser dans la guerre contre la guerre toutes les armes à sa disposition. La force avec laquelle les masses prolétariennes s'opposeront à la furie de la guerre mondiale sera une bataille gagnée dans leur lutte de libération. L'énergie et la passion révolutionnaires de leur engagement les exposeront à des persécutions, les mettront en danger et leur imposeront des sacrifices. Qu’importe ? Il y a des moments dans la vie de chacun et dans la vie des peuples où l'on ne gagne tout que si l'on s'engage totalement. Un tel moment est là. Femmes prolétaires, soyez prêtes !

En juillet 1917, Clara Zetkin est démise de ses fonctions par la social-démocratie majoritaire! Son éditorial "In eigener Sache".

En juillet 1917, Clara Zetkin est démise de ses fonctions par la social-démocratie majoritaire! Son éditorial "In eigener Sache".

Texte en allemand

Proletarische Frauen, seid bereit! Die Gleichheit, Zeitschrift für die Interessen der Arbeiterinnen, Stuttgart, 5. August 1914.

Das Furchtbare, vor dem die Völker Europas zittern, ist Ereignis geworden. Der Krieg soll Menschenleiber, Wohnstätten und Felder zerstampfen. Österreich hat das sinnlose Attentat zwanzigjähriger serbischer Burschen gegen den Thronfolger zum Vorwand genommen für ein verbrecherisches Attentat gegen das Hoheitsrecht, die Selbständigkeit des serbischen Volkes und letzten Endes gegen den Frieden von Europa. Es will die Zeit nutzen, da Serbien schwerlich auf Hilfe vom russischen Zarismus hoffen kann. Die heldenhaften Massenstreiks des Proletariats zeigen erneut, daß Rußland die Revolution im Leibe hat. Frankreich kann den Kriegs- und Eroberungsplänen des russischen Despotismus in diesem Augenblick kaum Unterstützung angedeihen lassen. Verhandlungen im Senat haben schwere Mängel im Heerwesen gezeigt, und die Wiedereinführung der dreijährigen Dienstzeit hat das militärische Gefüge gelockert und gäfende Unzufriedenheit geschaffen. England ist durch die Sachlage in Ulster und andere Aufgaben derart in Anspruch genommen, daß es kein großes Gelüste zu verspüren scheint, an den Greueln und Verbrechen eines Weltkrieges teilzuhaben. So rechnet der österreichische Imperialismus damit, daß er den Bruch des Völkerrechts gegen Serbien verüben kann, ohne daß ihm der Dreiverband in den Arm fällt. Mit Serbiens Niederwerfung glaubt er dem Drängen des Zarismus nach dem Mittelländischen Meer den Weg zu verlegen. Die proletarischen Frauen wissen, daß die Herrschaftsausdehnung des russischen Henkerzarismus die schlimmste Sklaverei für die Völker bedeuten würde. Sie sind sich aber auch vollständig im klaren darüber, daß der österreichischungarische Imperialismus nicht das Recht und die Freiheit der Völker schützt. Er kämpft lediglich für die Interessen der reaktionären Habsburger Dynastie, für den Gold- und Machthunger der fühl- und gewissenlosen Großgrundbesitzer und Großkapitalisten. Die österreichisch-ungarische Monarchie zertritt im eigenen Hause das Recht der Nationalitäten und noch schamloser das Recht der ausgebeuteten werktätigen Massen. Trotz der wütenden Krise hat sie diesen Massen seit Jahren den nackten Lebensbedarf verteuert, hat sie mit Brutalitäten und Kniffen im Kampfe gegen Ausbeutung und Elend gehindert. Nun krönt sie ihr Werk, indem sie die Söhne der Werktätigen zwingt, zu morden und sich morden zu lassen. Sie steht nicht als Vorkämpferin für die Wohlfahrt und Freiheit der Völker auf dem Plan. Ihr Krieg darf nun und nimmer ein Morden der Völker werden. In Deutschland suchen die profit- und lorbeerlüsternen Kriegshetzer und Kriegstreiber das Volk über diese schlichte Wahrheit zu täuschen. Sie fabeln davon, daß der Krieg Österreichs letzten Endes der drohenden Barbarei Rußlands gelte, ein germanischer Kreüzzug gegen das „übermütig vorwärtsdringende Slawentum“ sei. In gewissenloser Weise brüllen sie von der Pflicht, die „deutsche Nibelungentreue“ zu wahren. Sie wollen, daß Deutschland als Dreibundmacht Österreichs Krieg zu dem seinen mache und das Blut wie den Schatz des Volkes vergeude. Der Frevel solchen Treibens ist so riesengroß wie das Verbrechen des österreichischen Imperialismus. Er will einen Weltbrand entzünden? in dem die Völker Europas sich gegenseitig abschlachten würden, während ein Händchen voll Mächtiger und Sehrreicher schmunzelnd den Vorteil einstriche. Das darf nun und nimmer geschehen. Die Proletarier Deutschlands – Männer und Frauen – müssen durch die Tat beweisen, daß sie erwacht, daß sie reif für die Freiheit sind. Ihr Friedenswille, vereint mit dem Friedenswillen des arbeitenden Volkes der anderen Länder, namentlich Frankreichs, ist die einzige Bürgschaft dafür, daß der Krieg der klerikalen Habsburger nicht zum allgemeinen europäischen Völkermord wird. Wohl versichert die Regierung des Deutschen Reiches, daß sie alles getan habe und tue, damit der Krieg lokalisiert bleibe. Aber das Volk hat erfahren, daß die Zungen der Regierungsmänner gespalten wie Schlangenzungen sind. Es kennt auch die Ungeschicklichkeit der diplomatischen Handwerker des Deutschen Reiches. Und namentlich täuscht es sich nicht über das eine: Das weltpolitische Leben ist so verschlungen und verwirrt, daß ein Zufall alles gute Wünschen und Wollen der Regierungen zuschanden machen kann. Ein Zufall entscheidet, ob der dünne Faden reißt, an dem das Schwert des Weltkrieges hängt, das den Völkern droht. Auch die Besitzenden und Machthabenden schwören feierlich, die entsetzliche Barbarei des Krieges zu hassen. Ja, auch sie zittern vor seinen Höllenschrecknissen. Und doch sind sie unablässig daran, den Krieg vorzubereiten und den Krieg zu schüren. Man höre nur, wie die linksliberale Presse im Namen aller möglichen Kulturgüter Deutschland anreizt, für Österreich mit dem Schwert einzutreten und damit unfehlbar Rußland und Frankreich zum blutigen Ringen herauszufordern. Und doch sind die Seiten dieser Presse noch feucht von den Tränen der Rührung, die sie über die Friedenspsalmen der Verständigungskonferenz deutsch-französischer Parlamentarier zu Bern [1] vergossen hat. Wie schamlos schreien nach scheußlichem Blutvergießen und Massenmord fromme christliche Blätter und Menschen, die täglich das Gebot ihres Allerhöchsten im Himmel herunterplärren Du sollst nicht töten. Alle Masken fallen, die der Vampir Kapitalismus trägt, der sich vom Blut und Lebensmark der Volksmassen nährt. Wie könnte es anders sein? Den Völkermord kann niemand als Brudermord wirklich konsequent bekämpfen, der es in Ordnung findet, daß der Kapitalismus auf seinen Altären jahraus, jahrein Hunderttausende der Volksgenossen dem Profit schlachtet. Nur das Proletariat wird seine breite Brust dem nahen Unheil des Weltkrieges entgegenstemmen. Schon würden die Schrecken dieses Krieges entfesselt sein, wenn nicht einer der skrupellosesten Völkermörder, der Zarismus, durch die politischen Massenstreiks des russischen Proletariats gehindert wäre, sich auf das langersehnte Schlachtfeld zu stürzen. Das revolutionäre Ringen unserer russischen Brüder und Schwestern hat in diesen schicksalsschweren Tagen bis jetzt den Weltfrieden erhalten. Seien wir nicht kleinmütiger und schwächer als sie. Ihr ruhmreicher Kampf ohne die Waffe gesicherter politischer Rechte, angesichts von Kerkern, Verbannung und Tod zeigt uns durch die Tat, was eine entschlossene, kühne und opferbereite Arbeiterklasse vermag. Verlieren wir keine Minute Zeit. Der Krieg steht vor dem Tor. Treiben wir ihn in die Nacht zurück, ehe sein Toben und Rütteln den letzten Rest der Sinne und des Menschlichkeitsempfindens unaufgeklärter Massen verwirrt. Heraus aus Fabriken und Werkstätten, aus Hütten und Dachwohnungen zum Massenprotest. Lassen wir den Herrschenden und Besitzenden keinen Zweifel an dem Ernst unserer Entschlossenheit, alles bis zum letzten Hauch für den Frieden dranzugeben. Die ausgebeuteten Massen sind stark genug, auf ihren Schultern den Bau der ganzen heutigen Ordnung zu tragen. Sie sind es gewöhnt zu entbehren, während der von ihnen geschaffene Reichtum vom Müßiggang verpraßt wird. Sie blicken tagtäglich um eines kargen Verdienstes willen dem Tode ins Angesicht. Und sie sollten sich zu schwach erweisen, vor dem Darben zurückschrecken, Gefahren und Tod scheuen, wenn der Kampf für Frieden und Freiheit ruft? Sie sollten einem Militarismus freie Bahn lassen, der soeben vor der breitesten Öffentlichkeit als der brutale Scherge ihrer Söhne und Brüder gestäupt worden ist? [2] Das gewaltige Friedensgebot der arbeitenden Massen muß in den Straßen das mordspatriotische Geschrei zum Schweigen bringen. Und wo zwei oder drei ausgebeutete Männer und Frauen versammelt sind, da muß der Abscheu gegen den Krieg, der Wille zum Frieden unter ihnen sein. Die Brüderlichkeit zwischen den Völkern ist für die Arbeiterklasse kein leerer Wahn, der Weltfrieden kein schönes Wort. Eine greifbare Tatsache steht dahinter: die feste Solidarität der Ausgebeuteten und Unterdrückten aller Nationen. Sie darf es nicht dazu kommen lassen, daß Proletarier gegen Proletarier das Mordgewehr erheben. Sie muß den Massen die Entschlossenheit einflößen, im Krieg gegen den Krieg alle Waffen zu nützen, die es führen kann. Die Wucht, mit der die proletarischen Massen sich der Weltkriegsfurie entgegenstellen, wird eine gewonnene Schlacht in ihrem Befreiungskampfe sein. Die revolutionäre Energie und Leidenschaft ihres Auftretens wird sie Verfolgungen preisgeben, wird ihnen Gefahren bringen und Opfer auferlegen. Was tut es? Es gibt Augenblicke im Leben des einzelnen und der Völker, wo man nur alles gewinnt, wenn man alles einsetzt. Ein solcher Augenblick ist da. Proletarische Frauen, seid bereit!

1. Interparlamentarische Konferenz zu Bern – auf Einladung von Mitgliedern der Schweizer Nationalversammlung einberufene deutscher und französischer parlamentarier am 11. und 12. Mai 1913. der weitaus größte Teil der deutschen Konferenzteilnehmer gehörte der sozialdemokratischen Reichstagsfraktion an. Auch August Bebel und Karl Liebknecht nahmen an der Konferenz teil. sie fand statt, wie der Vorwärts vom 11. Mai 1913 schrieb, um „den Kriegstreibereien und der unerträglichen Steigerung der Rüstungslasten in Deutschland und Frankreich entgegenzuarbeiten“.

2. Gemeint ist die Auseinandersetzung Rosa Luxemburgs mit der deutschen Militärkamarilla in zahlreichen Artikeln und Versammlungen in der ersten Hälfte des Jahres 1914.

 

J'ai d'abord fait paraître cet article sur mediapart. Précédents articles.
 
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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 10:00
Lettre de Rosa Luxemburg à Clara Zetkin mars 1910 - Parti social-démocrate et syndicat contre toute mobilisation sur la grève de masse et la république.

Source : rosa luxemburg, vive la lutte !, maspéro , p 318 - 321

Citations :

 

"Certes, je lui en veux de m’avoir privée de deux ans de taule, mais j’espère que d’autres occasions se présenteront et je qu’il est bien plus facile de s’exposer soi-même que d’exposer les autre. J’ai d’ailleurs la ferme conviction qu’on nous mettra un jour  « en taule » toutes les deux. Ne crois-tu pas ? D’avance ça me réjouit à un point … !"

 

"Autre chose à présent : la manifestation d’hier a été très confuse, pas coordonnée et sans orientation nette, mais au total elle a eu un bon effet et elle constitue un pas en avant. Dans doute, dès qu’elles aperçoivent les chevaux des policiers et qu’elles voient les sabres au clair, les masses s'enfuient sans réfléchir (nous trois, avec ton fils et le petit Rosenfeld nous sommes chaque fois restés sur place, sans bouger, d’un pouce et les flics naturellement n’ont pas osé nous toucher), mais tout s’apprend y compris ne pas s'enfuir. En tout cas, dans les masses, l’envie de manifester et la colère contre la police ont augmenté et désormais on manifestera certainement, que la direction en lance ou n’en lance pas le mot d’ordre."

 

" Autre nouvelle : j’ai écrit un article dur sur la grève de masse et la République. Je l’ai d’abord proposé au Vorw. . Qui l’a refusé en prétextant que la direction du parti et le Comité directeur ont fait obligation à la direction du journal de ne rien publier sur la grève de masse ... Mais voilà qu’hier matin, Carolus m’explique qu’il est allé trouver August pour lui demander son avis. Et August lui a appris que la conférence qui vient de réunir Comité directeur et secrétaires de district a émis le vœu que l’on n’aborde absolument pas le thème de la grève de masse ! Carolus est naturellement d’accord car (sur ce point, il se borne à répéter ce que dit August) la situation n’est actuellement pas du tout mûr pour une g. m., par contre, l’an prochain, quand nous aurons remporté une éclatante victoire électorale, alors … Alors quoi ? "

 

"D’une autre source, j’ai appris ceci ; ces fameux pour parlers entre Comité directeur et Comm. Générale ont abouti au refus de la C.G. Mais voilà ce qui est caractéristique : la C.G. déclare qu’elle ne prendra pas la responsabilité d’une g.m. ; la grève de masse, les masses n’ont qu’à la faire ; si elle a lieu, la C.G n’y fera pas obstacle. Voilà à quoi servent organisation et dirigeants ! Aux masses de faire le travail et, en même temps on va jusqu’à interdire toute discussion dans la presse !"

En route pour la manifestation sur le système électoral - avril 1910

En route pour la manifestation sur le système électoral - avril 1910

Ma très chère petite Clara,

 

Avant toute chose, grand, grand merci pour les magnifiques cadeaux (encore que je sois sincèrement fâchée que tu songes à fêter pareille bagatelle et que je passe un savon chaque fois à Kostia pour le le même motif.)

 

Combien je souhaitais avoir les œuvres de Mistral, je te l’ai dit moi-même ; mais je n’avais pas moins envie de Keller que finalement je ne puis ignorer plus longtemps. Le jour même de mon anniversaire, j’ai lu Spiegel, das Kätzchen, et ça m’a beaucoup amusée.

 

Ta lettre a été aussi, pour moi, un beau cadeau : j’ai simplement regretté que tu prennes tellement au tragique cette histoire d’éditorial ; moi, j’ai traité ça par-dessus la jambe et j’en ai ri. Mais comme il a paru, l’article fait son effet et je suis terriblement désolée que le pauvre poète se soit donné tant de soucis et de désagrément à cause de moi.

 

Certes, je lui en veux de m’avoir privée de deux ans de taule, mais j’espère que d’autres occasions se présenteront et je sais qu’il est bien plus facile de s’exposer soi-même que d’exposer les autres. J’ai d’ailleurs la ferme conviction qu’on nous mettra un jour  « en taule » toutes les deux. Ne crois-tu pas ? D’avance ça me réjouit à un point … !

 

Autre chose à présent : la manifestation d’hier a été très confuse, pas coordonnée et sans orientation nette, mais au total elle a eu un bon effet et elle constitue un pas en avant. Dans doute, dès qu’elles aperçoivent les chevaux des policiers et qu’elles voient les sabres au clair, les masses s'enfuient sans réfléchir (nous trois, avec ton fils et le petit Rosenfeld nous sommes chaque fois restés sur place, sans bouger, d’un pouce et les flics naturellement n’ont pas osé nous toucher), mais tout s’apprend y compris ne pas s'enfuir. En tout cas, dans les masses, l’envie de manifester et la colère contre la police ont augmenté et désormais on manifestera certainement, que la direction en lance ou n’en lance pas le mot d’ordre.

 

Autre nouvelle : j’ai écrit un article dur sur la grève de masse et la République. Je l’ai d’abord proposé au Vorw. . Qui l’a refusé en prétextant que la direction du parti et le Comité directeur ont fait obligation à la direction du journal de ne rien publier sur la grève de masse ; en même temps, on me fit savoir confidentiellement que le Comité directeur était justement en pourparlers avec la Commission générale au sujet de la grève de masse.

 

Je donnai alors l’article à la Neue Zeit. Mais mon Karl fut pris d’une terrible frousse et me supplia de biffer surtout le passage concernant la république ; il s’agissait là, dit-il, d’un thème d’agitation tout à fait nouveau, je n’avais pas le droit d’exposer le parti à des périls incommensurables, etc. Comme je n’avais pas le choix et que l’idée de la grève de masse me paraissait  dans la pratique, plus importante, j’ai cédé et supprimé le passage sur la république. L’article était déjà à l’impression, assorti de cette note de la rédaction : « Nous proposons à la discussion ( !) de nos lecteurs les points de vue développés ci-dessus ».

 

Mais voilà qu’hier matin, Carolus m’explique qu’il est allé trouver August pour lui demander son avis. Et August lui a appris que la conférence qui vient de réunir Comité directeur et secrétaires de district a émis le vœu que l’on n’aborde absolument pas le thème de la grève de masse ! Carolus est naturellement d’accord car (sur ce point, il se borne à répéter ce que dit August) la situation n’est actuellement pas du tout mûr pour une g. m., par contre, l’an prochain, quand nous aurons remporté une éclatante victoire électorale, alors … Alors quoi ? Lui-même ne le sait pas, mais il s’abrite derrière des formules du genre : : alors nous aurons une situation toute différente », etc.

 

Bref, il n’ose pas publier l’article et lui-même est opposé à toute discussion sur la grève de masse.

 

D’une autre source, j’ai appris ceci ; ces fameux pour parlers entre Comité directeur et Comm. Générale ont abouti au refus de la C.G. Mais voilà ce qui est caractéristique : la C.G. déclare qu’elle ne prendra pas la responsabilité d’une g.m. ; la grève de masse, les masses n’ont qu’à la faire ; si elle a lieu, la C.G n’y fera pas obstacle. Voilà à quoi servent organisation et dirigeants ! Aux masses de faire le travail et, en même temps on va jusqu’à interdire toute discussion dans la presse !

 

Assez pour aujourd’hui ; je t’écris à la hâte. Ton manuscrit, je ne l’ai plus, mais je vais le demander tout de suite à Düwell par téléphone s’il l’a encore. Et où donc, espères-tu à présent faire paraître une brochure comme celle-là.

Ta Rosa

J’ai encore oublié quelque chose : le 5, Faisst est venu me voir et pendant deux heures, il a joué et chanté, c’était magnifique ! Une vraie délectation qui a fait de mon modeste anniversaire une véritable fête.

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 17:15
Dans l'Homme enchaîné du 23.07.1915. A la suite d'articles parus dans la Revue Internationale, Rosa Luxembourg a été arrêtée de nouveau ... quatre socialistes connus, dont Mmes Rosa Luxembourg et Clara Zetkin, vont comparaitre devant le tribunal correctionnel sous l'inculpation d'articles séditieux publiés dans une revue.

Source Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7590284g.r=Zetkin%20Clara?rk=21459;2

Titre :  L'Homme enchaîné : journal quotidien du matin / rédacteur en chef, Georges Clemenceau
Éditeur :  (Paris)
Date d'édition :  1914-1939
Contributeur :  Clemenceau, Georges (1841-1929). Directeur de publication

 

Dans l'Homme enchaîné du 23.07.1915. A la suite d'articles parus dans la Revue Internationale, Rosa Luxembourg a été arrêtée de nouveau ... quatre socialistes connus, dont Mmes Rosa Luxembourg et Clara Zetkin, vont comparaitre devant le tribunal correctionnel sous l'inculpation d'articles séditieux publiés dans une revue.

CONTRE ET POUR M. HAASE

Copenhague, 22 juillet. — Selon la Gazette de Cologne, le comité sozialdemokrate de Francfort a voté à l'unanimité une résolution infligeant un blâme au député Haase pour sa conduite, qui est « de nature à menacer l'union du parti. »

Genève, 22 juillet. — Vingt socialistes de Dresde se sont déclarés d'accord avec M. Haase, à propos de son article.

 

LES THEORIES DES SOCIALISTES IMPERIAUX

Le correspondant de l'Humanité signale de nouvelles déclarations de socialistes chefs de groupe appuyant la politique impérialiste, y compris les annexions.

Ainsi, le député de Mannheim, Oskar Geck, dans un exposé de la situation politique à ses lecteurs de Mannheim, s'est exprimé comme suit :

Si la situation militaire, s'écriait-il, nous devient, comme je l'espère, favorable. pourquoi devrions-nous, en principe, interdire au gouvernement, aujourd'hui, toute idée d'annexion ? A quoi bon lier dès maintenant les mains du gouvernement allemand ? Presque toutes les colonies allemandes, les plus importantes ont été prises par l'ennemi, et la possibilité de les reconquérir par la force est hors de notre pouvoir. Comment pourrions-nous regagner ces pays, si importants pour l'avenir de r Allemagne, si nous n'avions pas en main, à l'heure des pourparlers de paix, les territoires occupés par nous en Belgique, en France et en Russie au moins comme objets de compensation ? Adopter une telle politique n'équivaudrait-ce pas, pour nous, à renoncer d'avance à tout atout ? D'ailleurs, les adversaires de toute annexion dans notre parti ne parlent que contre les annexions allemandes. Et non contre les annexions françaises, anglaises, russes, etc. Les adversaires des annexions n'ont pas encore protesté contre les socialistes français, qui réclament comme une chose naturelle la reprise de l'Alsace-Lorraine, c'est-à-dire d'une province purement allemande qu'on ("on" pour le député Geck, c'est la France) nous a une fois déjà, pris par la violence !

 

SOCIALISTES. POURSUIVIS

Londres, 22 juillet. — Le correspondant du Morning Post à Copenhague apprend de Berlin que quatre socialistes connus, dont Mmes Rosa Luxembourg et Clara Zetkin, vont comparaitre devant le tribunal correctionnel sous l'inculpation d'articles séditieux publiés dans une revue.

 

ROSA LUXEMBOURG ARRÊTÉE

Genève, 22 juillet. — A la suite d'articles parus dans la Revue Internationale, Rosa Luxembourg a été arrêtée de nouveau et conduite à la prison des femmes, où elle est soumise au régime des détenues de droit commun ; ses camarades Zetkin, Mehring, Berten et Pfeiffer sont également sous le coup d'arrestation.

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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 19:36
Stadtarchiv Solingen, Bergische Arbeiterstimme 22. Juli 1915

Stadtarchiv Solingen, Bergische Arbeiterstimme 22. Juli 1915

A propos de la procédure contre la camarade Rosa Luxemburg

On le sait, la camarade Rosa Luxemburg a été emmenée à la prison pour femmes de la Barnimstrasse dans le" fourgon vert" habituellement utilisé pour les criminels de droit commun afin d'y purger sa peine. En réponse au recours présenté par son avocat, Me Siegfried Weinberg, le Ministre de l'Intérieur a répondu par la confirmation de cette procédure.

En outre, nous apprenons qu'une nouvelle procédure est engagée à Düsseldorf contre la camarade Luxemburg, de même contre la camarade Zetkin, le camarade Mehring et les camarades Berten et Pfeiffer pour des articles publiés dans le mensuel  "l'Internationale".

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Informationen zum Verfahren gegen Rosa Luxemburg

Zum Verfahren gegen die Genossin Luxemburg.   

Bekanntlich ist die Genossin Dr. Rosa Luxemburg in dem sonst nur für gemeine Verbrecher bestimmten „grünen Wagen“ in das Frauengefängnis in der Barnimstraße zur Verbüßung ihrer politischen Strafe transportiert worden. Auf die von dem Rechtsbeistand unserer Genossin, dem Genossen Dr. Siegfried Weinberg, eingelegte weitere Beschwerde hat nunmehr auch der Minister de Innern dieses Verfahren gebilligt.    Wie wir hören, ist übrigens gegen die Genossin Luxemburg sowie gegen die Genossin Zetkin, den Genossen Mehring und die Genossen Berten und Pfeiffer in Düsseldorf ein neues Verfahren anhängig gemacht, das sich auf die in der Monatsschrift „Die Internationale“ veröffentlichten Aufsätze stützt.

Veröffentlicht am 22/07/2015 von Stadtarchiv Solingen https://archivewk1.hypotheses.org/tag/spd/page/12 Stadtarchiv Solingen, Bergische Arbeiterstimme 22. Juli 1915

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 13:37
Discours de Clara Zetkin au Congrès de Gotha, octobre 1896. Nur mit der proletarischen Frau wird der Sozialismus siegen.

Quelle: Protokoll über die Verhandlungen des Parteitages der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands. Abgehalten zu Gotha vom 11. bis 16. Oktober 1896, Berlin 1896, S. 60–168.

 

Gekürzt in: Clara Zetkin, Ausgewählte Reden und Schriften, Bd. I, 1957, S. 95–112.
Kopiert mit Dank von der Webseite Sozialistische Klassiker 2.0.
HTML-Markierung:
Einde O’Callaghan für das Marxists’ Internet Archive.
Berlin

 


Durch die Forschungen von Bachofen, Morgan und anderen scheint es erwiesen, dass die soziale Unterdrückung der Frau mit der Entstehung des Privateigentums zusammenfällt. Der Gegensatz innerhalb der Familie zwischen dem Mann als Besitzer und der Frau als Nichtbesitzerin wurde die Grundlage für die wirtschaftliche Abhängigkeit und die soziale Rechtlosigkeit des weiblichen Geschlechts. In dieser sozialen Rechtlosigkeit liegt nach Engels eine der ersten und ältesten Formen der Klassenherrschaft, er sagt:

 

„Er ist in der Familie der Bourgeois, die Frau repräsentiert das Proletariat.” [1]

 

Trotzdem konnte von einer Frauenfrage im modernen Sinn des Wortes nicht die Rede sein. Erst die kapitalistische Produktionsweise hat gesellschaftliche Umwälzungen gezeitigt, welche die moderne Frauenfrage entstehen ließen; sie schlugen die alte Familienwirtschaft in Trümmer, die in der vorkapitalistischen Zeit der großen Masse der Frauenwelt Lebensunterhalt und Lebensinhalt gewährt hatte. Wir dürfen freilich auf die alte hauswirtschaftliche Tätigkeit der Frauen nicht jene Begriffe übertragen, die wir mit der Tätigkeit der Frau in unserer Zeit verbinden, den Begriff des Nichtigen und Kleinlichen. Solange die alte Familie noch bestand, fand die Frau in derselben einen Lebensinhalt durch produktive Tätigkeit, und daher kam ihre soziale Rechtlosigkeit ihr nicht zum Bewusstsein, wenn auch der Entwicklung ihrer Individualität enge Schranken gezogen waren.

 

Die Zeit der Renaissance ist die Sturm- und Drangperiode des Erwachens der modernen Individualität, die sich nach den verschiedensten Richtungen voll und ganz ausleben kann. Da treten uns Individualitäten entgegen, riesengroß im Guten und Bösen, die die Satzungen von Religion und Moral mit Füßen traten und Himmel und Hölle in gleicher Weise verachteten; wir finden Frauen als Mittelpunkt des gesellschaftlichen, des künstlerischen, des politischen Lebens. Und trotzdem nicht die Spur einer Frauenbewegung. Das ist umso charakteristischer, als zu jener Zeit die alte Familienwirtschaft zu zerbröckeln anfing unter dem Einfluss der Arbeitsteilung. Tausende und Tausende von Frauen fanden ihren Lebensunterhalt und -inhalt nicht mehr in der Familie. Aber diese Frauenfrage, soweit davon die Rede sein konnte, wurde damals soviel wie möglich gelöst durch Klöster, Stifte, Ordensgesellschaften.

 

Die Maschinen, die moderne Produktionsweise grub dann aber nach und nach der eigenen Produktion im Haushalt den Boden ab, und nicht für Tausende, sondern für Millionen von Frauen entstand nun die Frage: Wo nehmen wir den Lebensunterhalt her, wo finden wir einen ernsten Lebensinhalt, eine Betätigung auch nach der Gemütsseite? Millionen wurden jetzt darauf verwiesen, Lebensunterhalt und Lebensinhalt draußen in der Gesellschaft zu finden. Da wurde ihnen bewusst, dass die soziale Rechtlosigkeit sich der Wahrung ihrer Interessen entgegenstellt, und von dem Augenblicke an war die moderne Frauenfrage da. Wie die moderne Produktionsweise arbeitet, die Frauenfrage weiter zu verschärfen, dafür einige Zahlen. 1882 zählte man in Deutschland auf 23 Millionen Frauen und Mädchen 5½ Millionen Erwerbstätige, das heißt, fast ein Viertel der weiblichen Bevölkerung konnte seinen Lebensunterhalt nicht mehr in der Familie finden. Nach der Volkszählung von 1895 hat in der Landwirtschaft im weitesten Sinne die Zahl der erwerbstätigen Frauen seit 1882 um mehr als 8 Prozent zugenommen, in der Landwirtschaft im engeren Sinne um 6 Prozent, während gleichzeitig die Zahl der erwerbstätigen Männer um 3 beziehungsweise 11 Prozent abgenommen hat. Auf dem Gebiete der Industrie und des Bergbaus haben die erwerbstätigen Frauen um 35 Prozent zugenommen, die Männer nur um 28 Prozent; im Handel die Zahl der Frauen sogar um mehr als 94 Prozent, die der Männer nur um 38 Prozent. Diese trockenen Zahlen sprechen weit beredter von der Dringlichkeit der Lösung der Frauenfrage, als es überschwängliche Deklamationen könnten.

 

Aber die Frauenfrage ist nur innerhalb jener Klassen der Gesellschaft vorhanden, welche selbst Produkte der kapitalistischen Produktionsweise sind. Wir finden deshalb keine Frauenfrage in den Kreisen der Bauernschaft mit ihrer, wenn auch stark eingeschränkten und durchlöcherten Naturalwirtschaft. Wohl aber finden wir eine Frauenfrage innerhalb derjenigen Klassen der Gesellschaft, die die eigensten Kinder der modernen Produktionsweise sind. Es gibt eine Frauenfrage für die Frauen des Proletariats, des Mittelbürgertums und der Intelligenz und der oberen Zehntausend; je nach der Klassenlage dieser Schichten nimmt sie eine andere Gestalt an.

 

Wie ist die Frauenfrage bei den Frauen der oberen Zehntausend gestaltet? Die Frau der oberen Zehntausend kann vermöge ihres Besitzes ihre Individualität frei entfalten, sie kann leben, wie es ihren Neigungen entspricht. Als Ehefrau aber ist sie noch immer vom Manne abhängig. Die Geschlechtsvormundschaft früherer Zeiten hat sich als Überbleibsel hinübergerettet ins Familienrecht, wo noch immer der Satz gilt: Und er soll dein Herr sein. Und wie ist die Familie der oberen Zehntausend beschaffen, in der die Frau dem Manne rechtlich unterworfen ist? Schon bei ihrer Gründung entbehrt eine solche Familie der sittlichen Voraussetzung. Nicht die Individualität, sondern das Geld entscheidet über ihre Schließung. Da heißt es: Was das Kapital zusammenfügt, das soll eine sentimentale Moral nicht scheiden. (Bravo) So gelten in der Heiratsmoral zwei Prostitutionen für eine Tugend. Dem entspricht auch die Art und Weise des Familienlebens. Wo die Frau nicht mehr zur Pflichtleistung gezwungen ist, wälzt sie ihre Pflichten als Gattin, Mutter und Hausfrau auf bezahltes Mietpersonal ab. Wenn die Frauen jener Kreise den Wunsch hegen, ihrem Leben einen ernsten Inhalt zu geben, so müssen sie zunächst die Forderung der selbständigen, freien Verfügung über ihr Eigentum erheben. Diese Forderung steht deshalb im Mittelpunkt der Forderungen, welche die Frauenbewegung der oberen Zehntausend erhebt. Diese Frauen kämpfen für die Verwirklichung dieser Forderung gegen die Männerwelt ihrer Klasse genau den nämlichen Kampf, den die Bourgeoisie gegen alle bevorrechtigten Stände gekämpft hat, einen Kampf um die Beseitigung aller sozialen Unterschiede, welche auf dem Vermögensbesitz begründet sind. Dass es sich bei der Verwirklichung dieser Forderung nicht um die Rechte der Person handelt, beweist das Eintreten des Herrn von Stumm im Reichstage für dieselbe. Wann wäre Herr von Stumm je eingetreten für die Rechte einer Person? Dieser Mann bedeutet in Deutschland mehr als eine Persönlichkeit, er ist das Fleisch und Blut gewordene Kapital (Sehr richtig!), und wenn er im billigen Mummenschanz eines Freundes der Frauenrechte aufgetreten ist, so geschah es, weil er gezwungen war, vor der Bundeslade des Kapitals zu tanzen. Derselbe Herr von Stumm ist ja jederzeit bereit, seinen Arbeitern den Brotkorb höher zu hängen, sobald sie nicht nach seiner Pfeife tanzen, und er würde es mit wohlgefälligem Schmunzeln begrüßen, wenn der Staat als Arbeitgeber den Professoren und Doktoren, die es wagen, in Sozialpolitik zu machen, den Brotkorb etwas höher hängte. Herr von Stumm erstrebt nichts anderes als eine Art Fideikommiss für das bewegliche Vermögen und mit weiblicher Erbfolge, denn es gibt auch Väter, die Vermögen erworben haben, aber in der Wahl ihrer Kinder nicht vorsichtig gewesen sind und nur Töchter als Erben haben. Das Kapital heiligt auch die niedere Weiblichkeit und befähigt sie, über ihr Vermögen verfügen zu können. Es ist das die letzte Stufe der Emanzipation des Privateigentums.

 

Wie zeigt sich nun die Frauenfrage in den klein- und mittelbürgerlichen Kreisen und innerhalb der bürgerlichen Intelligenz? Hier ist es nicht der Besitz, welcher die Familie auflöst, hier sind es wesentlich die Begleiterscheinungen der kapitalistischen Produktion. In dem Maße, wie diese ihren Triumphmarsch vollzieht, wird das mittlere und das kleine Bürgertum mehr und mehr zugrunde gerichtet. Innerhalb der bürgerlichen Intelligenz führt wieder ein anderer Umstand zur Verschlechterung der Lebensbedingungen: Das Kapital bedarf der intelligenten und wissenschaftlich geschulten Arbeitskräfte, es hat deshalb eine Überproduktion an Proletariern der Kopfarbeit begünstigt und dazu beigetragen, dass die frühere angesehene und einträgliche gesellschaftliche Stellung der Angehörigen liberaler Berufe mehr und mehr schwindet. In demselben Maße nimmt aber die Zahl der Eheschließungen immer mehr ab, denn während auf der einen Seite die materiellen Grundlagen verschlechtert sind, steigen auf der anderen Seite die Ansprüche des einzelnen an das Leben, und da überlegt es sich der Mann jener Kreise selbstverständlich zweimal und dreimal, ehe er sich zur Ehe entschließt. Die Altersgrenze für die Gründung einer eigenen Familie wird immer höher hinaufgeschraubt, und der Mann wird umso weniger zur Eheschließung gedrängt, als in unserer Zeit genug gesellschaftliche Einrichtungen dem Hagestolz ein behagliches Leben, auch ohne legitime Frau, ermöglichen. Die kapitalistische Ausbeutung der proletarischen Arbeitskraft sorgt schon durch Hungerlöhne dafür, dass ein großes Angebot von Lustdirnen der Nachfrage nach denselben seitens der Männerwelt entspricht. So nimmt die Zahl der unverheirateten Frauen in mittelbürgerlichen Kreisen immer mehr zu. Die Frauen und Töchter jener Kreise werden in die Gesellschaft hinaus gestoßen, um sich eine Existenz zu gründen, die ihnen nicht nur Brot verschafft, sondern auch ihren Geist zu befriedigen vermag. In diesen Kreisen ist die Frau dem Manne nicht gleichberechtigt als Besitzerin von Privatvermögen wie in den höheren Kreisen; sie ist auch nicht gleichberechtigt als Proletarierin, wie in den Proletarierkreisen; die Frau jener Kreise muss vielmehr ihre wirtschaftliche Gleichstellung mit dem Mann erst erkämpfen, und sie kann das nur durch zwei Forderungen, durch die Forderung auf gleiche Berufsbildung und durch die Forderung auf gleiche Berufstätigkeit für beide Geschlechter. Dies bedeutet wirtschaftlich nichts anderes als die Verwirklichung der Gewerbefreiheit und die freie Konkurrenz zwischen Mann und Frau. Die Verwirklichung dieser Forderung entfesselt einen Interessengegensatz zwischen den Frauen und Männern des Mittelbürgertums und der Intelligenz. Die Konkurrenz der Frauen in den liberalen Berufen ist die treibende Kraft für den Widerstand der Männer gegen die Forderungen der bürgerlichen Frauenrechtlerinnen. Es ist die reine Konkurrenzfurcht; alle sonstigen Gründe, die gegen die geistige Frauenarbeit geltend gemacht werden, das kleinere Gehirn der Frau, ihr angeblich natürlicher Beruf als Mutter, sind nur Vorwände. Dieser Konkurrenzkampf drängt die Frau dieser Schichten dazu, politische Rechte zu verlangen, damit sie im politischen Kampfe alle Schranken niederreißen kann, die ihrer wirtschaftlichen Betätigung noch entgegenstehen.

 

Ich habe hiermit nur das ursprüngliche, rein wirtschaftliche Moment gezeichnet. Wir würden der bürgerlichen Frauenbewegung Unrecht tun, wenn wir sie nur auf rein wirtschaftliche Motive zurückführen wollten. Nein, sie hat auch eine tiefernste geistige und sittliche Seite. Die bürgerliche Frau verlangt nicht nur ihr eigenes Brot, sondern sie will sich auch geistig ausleben und ihre Individualität entfalten. Gerade in diesen Schichten finden wir jene tragischen, psychologisch interessanten Noragestalten, wo die Frau es müde ist, als Puppe im Puppenheim zu leben, wo sie teilnehmen will an der Weiterentwicklung der modernen Kultur; und sowohl nach der wirtschaftlichen als nach der geistig-sittlichen Seite hin sind die Bestrebungen der bürgerlichen Frauenrechtlerinnen vollständig berechtigt.

 

Für die proletarische Frau ist es das Ausbeutungsbedürfnis des Kapitals, unaufhörlich Rundschau zu halten nach den billigsten Arbeitskräften, das die Frauenfrage geschaffen hat ... Dadurch ist auch die Frau des Proletariats einbezogen in den Mechanismus des wirtschaftlichen Lebens unserer Zeit, ist sie in die Werkstatt, an die Maschine getrieben worden. Sie ist hinausgegangen in das wirtschaftliche Leben, um dem Manne einige Hilfe im Erwerb zu bringen, und die kapitalistische Produktionsweise verwandelte sie in eine Schmutzkonkurrentin; sie wollte Wohlstand in die Familie bringen, und als Folge zog eine größere Not in die proletarische Familie ein; die Proletarierfrau wurde selbsttätig erwerbend, weil sie ihren Kindern das Leben sonniger und freundlicher gestalten wollte, und sie wurde ihren Kindern zum großen Teil entrissen. Sie wurde dem Mann als Arbeitskraft vollständig gleich: Die Maschine machte die Muskelkraft überflüssig, und überall konnte die Frauenarbeit sich mit den gleichen Ergebnissen für die Produktion betätigen wie die Männerarbeit. Und da sie eine billige Arbeitskraft war und vor allen Dingen eine willige Arbeitskraft, die nur in den seltensten Fällen wagte zu löcken wider den Stachel der kapitalistischen Ausbeutung, so haben die Kapitalisten die Möglichkeit vervielfältigt, um die industrielle Frauenarbeit in der höchsten Stufe anwenden zu können. Die Frau des Proletariers hat infolgedessen ihre wirtschaftliche Selbständigkeit errungen. Aber wahrhaftig! sie hat sie teuer erkauft und hat praktisch für den Augenblick nichts dabei gewonnen. Wenn im Zeitalter der Familie der Mann das Recht hatte — denken Sie an das kurbayrische Recht —‚ gelegentlich mäßig die Frau mit der Peitsche zu züchtigen, so züchtigt sie der Kapitalismus jetzt mit Skorpionen. Damals wurde die Herrschaft des Mannes über die Frau gemildert durch die persönlichen Beziehungen, zwischen Arbeiter und Unternehmer aber gibt es nur ein Warenverhältnis. Die Frau des Proletariats hat ihre wirtschaftliche Selbständigkeit erlangt, aber weder als Mensch noch als Frau, noch als Gattin hat sie die Möglichkeit, ihre Individualität voll ausleben zu können. Für ihre Aufgabe als Gattin, als Mutter bleiben ihr nur die Brosamen, die die kapitalistische Produktion ihr vom Tische fallen lässt.

 

Deshalb kann der Befreiungskampf der proletarischen Frau nicht ein Kampf sein wie der der bürgerlichen Frau gegen den Mann ihrer Klasse; umgekehrt, es ist der Kampf mit dem Mann ihrer Klasse gegen die Kapitalistenklasse. Sie braucht nicht darum zu kämpfen, gegen die Männer ihrer Klasse die Schranken niederzureißen, die ihr bezüglich der freien Konkurrenz gezogen sind. Das Ausbeutungsbedürfnis des Kapitals und die Entwicklung der modernen Produktionsweise nahmen ihr diesen Kampf vollkommen ab. Umgekehrt — es gilt, neue Schranken zu errichten gegen die Ausbeutung der proletarischen Frau; es gilt, ihr ihre Rechte als Gattin, als Mutter wiederzugeben und zu sichern. Das Endziel ihres Kampfes ist nicht die freie Konkurrenz mit dem Manne, sondern die Herbeiführung der politischen Herrschaft des Proletariats. Hand in Hand mit dem Manne ihrer Klasse kämpft die proletarische Frau gegen die kapitalistische Gesellschaft. Allerdings stimmt sie auch den Forderungen der bürgerlichen Frauenbewegung zu. Aber sie betrachtet die Erfüllung dieser Forderungen nur als Mittel zum Zweck, damit sie gleich ausgestattet an Waffen mit dem Proletarier in den Kampf ziehen kann.

 

Die bürgerliche Gesellschaft steht den Forderungen der bürgerlichen Frauenbewegung nicht grundsätzlich ablehnend gegenüber, das beweisen die Reformen, die auf dem Gebiet des Privat- wie des öffentlichen Rechtes in verschiedenen Staaten schon zugunsten der Frau eingeführt sind. Wenn es in Deutschland so besonders langsam mit diesen Reformen geht, so liegt die Ursache einmal in dem wirtschaftlichen Konkurrenzkampf in den liberalen Berufen, den die Männer fürchten, und zweitens in der sehr langsamen und schwächlichen Entwicklung der bürgerlichen Demokratie in Deutschland, die unter dem Banne der Klassenfurcht vor dem Proletariat ihrer historischen Aufgabe nicht gerecht wird. Sie fürchtet, dass die Durchführung solcher Reformen nur der Sozialdemokratie Vorteil bringt. Je weniger eine bürgerliche Demokratie sich hypnotisieren lässt von dieser Furcht, desto bereiter ist sie zu Reformen. Das sehen wir an England. England ist das einzige Land, das noch eine wirklich kraftvolle Bourgeoisie besitzt, während die deutsche Bourgeoisie in schlotternder Furcht vor dem Proletariat darauf verzichtet, auf politischem und sozialem Gebiete zu reformieren. Dazu tritt für Deutschland noch die weit verbreitete spießbürgerliche Auffassung; der Philisterzopf des Vorurteils hängt dem deutschen Bürgertum schwer im Nacken. Gewiss ist die Furcht der bürgerlichen Demokratie sehr kurzsichtig. Wird den Frauen die politische Gleichberechtigung gewährt, so wird an den tatsächlichen Machtverhältnissen nichts geändert. Die proletarische Frau geht ins Lager des Proletariats, die bürgerliche ins Lager des Bürgertums. Wir dürfen uns nicht täuschen lassen durch sozialistische Anläufe in der bürgerlichen Frauenbewegung, die nur so lange auftreten, wie sich die bürgerlichen Frauen als Unterdrückte fühlen.

 

Je weniger nun die bürgerliche Demokratie ihre Aufgabe begreift, desto mehr ist es Sache der Sozialdemokratie, für die politische Gleichberechtigung der Frau einzutreten. Wir wollen uns nicht besser machen, als wir sind. Nicht um der schönen Augen eines Prinzips stellen wir diese Forderung auf, sondern im Klasseninteresse des Proletariats. Je mehr die Frauenarbeit ihren verhängnisvollen Einfluss auf die Lebenshaltung der Männer ausübt, desto brennender wird die Notwendigkeit, sie in den wirtschaftlichen Kampf einzubeziehen. Je mehr der politische Kampf eingreift in die Existenz jedes einzelnen, desto dringender wird die Notwendigkeit, dass auch die Frau teilnimmt am politischen Kampfe. Das Sozialistengesetz hat Tausenden von Frauen erst klargemacht, was die Worte Klassenrecht, Klassenstaat und Klassenherrschaft bedeuten, hat Tausende von Frauen erst das Bedürfnis gelehrt, sich über die Macht aufzuklären, die so brutal in das Familienleben eingriff. Das Sozialistengesetz hat eine Arbeit geleistet, die Hunderte von Agitatorinnen nicht zu leisten imstande gewesen wären, und wir sind dem Vater des Sozialistengesetzes sowie allen Staatsorganen, die an seiner Durchführung beteiligt waren, vom Minister bis zum Schutzmann hinab, aufrichtig dankbar für ihre unfreiwillige agitatorische Tätigkeit. Und da wirft man uns Sozialdemokraten Undankbarkeit vor! (Heiterkeit)

 

Noch ein anderes Ereignis ist in Betracht zu ziehen. Ich meine das Erscheinen von August Bebels Buch Die Frau und der Sozialismus. Es darf nicht nach seinen Vorzügen oder Mängeln bewertet werden, es muss beurteilt werden nach der Zeit, in der es erschien. Und da war es mehr als ein Buch, es war ein Ereignis, eine Tat. (Sehr richtig!) Zum ersten Male wurde darin den Genossen klargelegt, in welchem Zusammenhange die Frauenfrage mit der geschichtlichen Entwicklung steht, zum ersten Male ertönte aus diesem Buche der Ruf: Wir können die Zukunft nur erobern, wenn wir die Frauen als Mitkämpferinnen gewinnen. Wenn ich das anerkenne, so spreche ich nicht als Frau, sondern als Parteigenossin.

 

Welch praktische Schlussfolgerungen haben wir nun für unsere Agitation unter den Frauen zu ziehen? Es kann nicht die Aufgabe des Parteitages sein, ins einzelne gehende praktische Vorschläge zu machen, sondern nur die allgemeine Richtungslinie für die proletarische Frauenbewegung zu ziehen.

 

Und da muss der leitende Gedanke sein: Wir haben nicht spezielle Frauenagitation, sondern sozialistische Agitation unter den Frauen zu treiben. Nicht die kleinlichen Augenblicksinteressen der Frauenwelt dürfen wir in den Vordergrund stellen, unsere Aufgabe muss sein, die moderne Proletarierin in den Klassenkampf einzureihen. (Sehr wahr!) Wir haben für die Agitation unter den Frauen keine Sonderaufgaben. Soweit für die Frauen innerhalb der heutigen Gesellschaft Reformen durchzusetzen sind, werden sie in dem Minimumprogramm unserer Partei bereits gefordert.

 

Die Frauenagitation muss anknüpfen an alle jene Fragen, die von dringender Wichtigkeit für die allgemeine Bewegung des Proletariats sind. Ist es doch die Hauptaufgabe, in der Frau das Klassenbewusstsein wachzurütteln und sie in den Klassenkampf einzubeziehen. Die gewerkschaftliche Organisierung der Arbeiterinnen ist äußerst erschwert. In den Jahren 1892 bis 1895 wuchs die Zahl der in Zentralverbänden organisierten Arbeiterinnen auf rund 7000. Rechnen wir noch die in Lokalvereinen organisierten Arbeiterinnen hinzu, und vergleichen wir dann hiermit die Tatsache, dass allein in der Großindustrie 700.000 Arbeiterinnen tätig sind, so gewinnen wir ein Bild von der großen Arbeit, die wir noch zu leisten haben. Erschwert wird uns diese Arbeit dadurch, dass viele Frauen in der Hausindustrie tätig und deshalb schwer heranzuziehen sind. Dann haben wir auch noch mit der weit verbreiteten Anschauung der jungen Mädchen zu kämpfen, dass die industrielle Tätigkeit für sie vorübergehend ist und mit der Ehe aufhört. Vielen Frauen erwächst die doppelte Pflicht, sie müssen in der Fabrik und in der Familie tätig sein. Umso notwendiger ist für die Arbeiterinnen die Festsetzung eines gesetzlichen Arbeitstages. Während in England alle darin übereinstimmen, dass die Beseitigung der Hausindustrie, die Festsetzung eines gesetzlichen Arbeitstages und die Herbeiführung höherer Löhne von der größten Bedeutung sind, um die Arbeiterin gewerkschaftlich zu organisieren, kommt in Deutschland zu den geschilderten Hindernissen noch die Handhabung unserer Vereins- und Versammlungsgesetze dazu. Die volle Koalitionsfreiheit, die von rechts her die Reichsgesetzgebung den Arbeiterinnen gewährleistet, wird von links her durch landesgesetzliche Bestimmungen einzelner Bundesstaaten illusorisch gemacht. Darauf, wie in Sachsen das Vereinsrecht, soweit man dort überhaupt von einem Recht sprechen kann, gehandhabt wird, will ich nicht hinweisen, aber in den zwei größten Bundesstaaten, in Bayern und Preußen, werden die Vereinsgesetze so gehandhabt, dass den Frauen die Teilnahme an gewerkschaftlichen Organisationen mehr und mehr zur Unmöglichkeit wird. In Preußen hat in neuester Zeit besonders der Regierungsbezirk des „liberalen” ewigen Ministerkandidaten Herrn von Bennigsen in der Auslegung des Vereins- und Versammlungsrechts das Menschenmögliche geleistet. In Bayern sind die Frauen von allen öffentlichen Versammlungen ausgeschlossen. Erklärte doch Herr von Feilitzsch in der Kammer ganz offen, dass bei der Handhabung des Vereinsgesetzes nicht nur der Wortlaut in Betracht kommt, sondern auch die Absicht des Gesetzgebers, und Herr von Feilitzsch befindet sich in der glücklichen Lage, genau zu wissen, welche Absicht die Gesetzgeber gehabt haben, die lange gestorben sind, ehe sich Bayern das Glück träumen ließ, eines Tages Herrn von Feilitzsch seinen Polizeiminister nennen zu dürfen. Das wundert mich nicht, denn wem Gott ein Amt gibt, dem gibt er auch Verstand, und in unserem Zeitalter des Spiritismus hat eben Herr von Feilitzsch seinen Amtsverstand erhalten und auf dem Wege der vierten Dimension die Absicht der längst verstorbenen Gesetzgeber erkannt. (Heiterkeit)

 

Dieser Stand der Dinge aber macht es den proletarischen Frauen nicht möglich, sich zusammen mit den Männern zu organisieren. Bis jetzt hatten sie einen Kampf gegen Polizeimacht und gegen Juristenweisheit zu führen, und formell haben sie in diesem Kampf den kürzeren gezogen. Aber in Wirklichkeit sind sie Sieger geblieben; denn alle jene Maßregeln, die angewendet sind, um die Organisation der proletarischen Frau zu zertrümmern haben nur darauf hingewirkt, ihr Klassenbewusstsein immer mehr zu erwecken. Wenn wir danach streben, eine kräftige Frauenorganisation auf wirtschaftlichem und politischem Gebiete zu bekommen, dann müssen wir zuerst für die Möglichkeit der Bewegungsfreiheit sorgen, indem wir gegen die Hausindustrie ankämpfen, für kürzere Arbeitszeit eintreten und vor allen Dingen uns gegen das wenden, was die herrschenden Klassen das Vereinsrecht zu nennen belieben.

 

In welchen Formen die Frauenagitation sich zu bewegen hat, können wir auf diesem Parteitag nicht festlegen; wir haben erst zu lernen, wie wir unter den Frauen agitieren müssen. In der Resolution, die Ihnen vorgelegt ist, wird vorgeschlagen, Vertrauenspersonen unter den Frauen zu wählen, die die Aufgabe haben, die gewerkschaftliche und wirtschaftliche Organisation unter den Frauen anzuregen, einheitlich und planmäßig zu gestalten. Der Vorschlag ist nicht neu; er ist im Prinzip auf dem Parteitag in Frankfurt angenommen und in einzelnen Gegenden bereits mit bestem Erfolg durchgeführt worden; es wird sich zeigen, dass derselbe, auf größerer Stufe durchgeführt, geeignet ist, die proletarische Frau in größerem Umfange zur proletarischen Bewegung heranzuziehen.

 

Aber nicht nur mündlich soll die Agitation betrieben werden. Eine große Zahl von Indifferenten kommt nicht in unsere Versammlungen, zahllose Gattinnen und Mütter können gar nicht in unsere Versammlungen kommen — es darf auch unmöglich die Aufgabe der sozialistischen Frauenagitation sein, die proletarische Frau ihren Pflichten als Mutter und Gattin zu entfremden; im Gegenteil, sie muss darauf wirken, dass sie diese Aufgabe besser erfüllt als bisher, und das im Interesse der Befreiung des Proletariats. Je besser die Verhältnisse in der Familie, die Wirksamkeit in ihrem Heim, umso kampffähiger wird sie. Je mehr sie die Erzieherin und Bildnerin ihrer Kinder sein kann, umso mehr kann sie sie aufklären, kann sie dafür sorgen, dass sie mit der gleichen Begeisterung und Opferfreudigkeit wie wir in Reih und Glied weiterkämpfen für die Befreiung des Proletariats. Wenn der Proletarier dann sagt: „Mein Weib!” setzt er in Gedanken hinzu: „die Genossin meiner Ideale, die Gefährtin meiner Kämpfe, die Bildnerin meiner Kinder zum Zukunftskampfe!” So manche Mutter, so manche Gattin, die Mann und Kinder mit Klassenbewusstsein erfüllt, leistet genauso viel wie die Genossinnen, die wir in unseren Versammlungen sehen. (Lebhafte Zustimmung)

 

Wenn daher der Berg nicht zu Mohammed kommt, muss Mohammed zum Berg gehen: Wir müssen den Frauen den Sozialismus durch eine planmäßige schriftliche Agitation bringen. Und dazu schlage ich ihnen die Verteilung von Flugblättern vor; nicht von traditionellen Flugblättern, die auf einer Quartseite das ganze sozialistische Programm zusammenstopfen, die ganze Wissenschaft unseres Jahrhunderts geben — nein, kleine Flugblätter, die eine einzige praktische Frage unter einem einzigen Gesichtswinkel erörtern, vom Standpunkt des Klassenkampfes aus, das ist die Hauptsache. Und die Frage der technischen Herstellung der Flugblätter darf uns auch nicht gleichgültig sein. Nicht traditionell das schlechteste Papier und der schlechteste Druck — ein solch schlecht ausgestaltetes Flugblatt knüllt die proletarische Frau, die nicht den Respekt vor dem gedruckten Wort hat wie der Proletarier, einfach zusammen und wirft es weg —‚ sondern, wie es die amerikanischen und englischen Temperenzler tun, kleine Büchelchen von 4 bis 6 Seiten Inhalt, deren Ausstattung nett ist. Denn soweit ist auch die Proletarierin Frau, dass sie sagt: Ach, das Dingelchen ist so nett, das muss ich aufheben! (Heiterkeit und Zurufe) Und wir müssen die Sätze, auf die es ankommt, mit großen, fetten Buchstaben drucken; dann wird sie nicht vom Lesen abgeschreckt, ihre geistige Aufmerksamkeit wird sozusagen an einem Nagel aufgehängt.

 

Den Plan, eine besondere Frauenzeitung zu gründen, kann ich nicht befürworten, weil ich persönliche Erfahrungen gemacht habe; nicht etwa als Redaktrice der Gleichheit — die ist nicht für die Massen der Frauen bestimmt, sondern für die Vorgeschrittenen —‚ aber als Verteilerin von Literatur unter den Arbeiterinnen. Angeregt durch das Vorgehen der Frau Gnauck-Kühne, habe ich wochenlang Zeitungen unter den Arbeiterinnen einer bestimmten Fabrik verteilt und habe mich überzeugt, dass sie sich aus dem Inhalt nicht das aneignen, was aufklärend, sondern einzig und allein, was unterhaltend und amüsant ist. Deshalb würden sich die großen Opfer, die eine billige Zeitung erfordert, nicht lohnen.

 

Aber wir müssen auch eine Reihe von Broschüren schaffen, die der Frau den Sozialismus näher bringen in ihrer Eigenschaft als Proletarierin, als Gattin, als Mutter. Wir haben, ausgenommen die kräftige Broschüre der Frau Popp, keine einzige, die den Anforderungen genügt. Auch unsere Tagespresse muss mehr als bisher tun. Einige Tageszeitungen haben ja den Versuch gemacht, durch die Ausgabe einer besonderen Frauenpost die Frauen aufzuklären; die Magdeburger Volksstimme ist mit gutem Beispiel vorangegangen, und Genosse Goldstein in Zwickau ist mit Geschick und Erfolg in diesen Bahnen weitergegangen. Aber bisher hat die Tagespresse sich angelegen sein lassen, vor allem die proletarische Frau als Abonnentin zu gewinnen, man hat ihrer Unaufgeklärtheit, ihrem schlechten, ungebildeten Geschmack geschmeichelt, statt sie aufzuklären.

 

Ich wiederhole, das sind nur Anregungen, die ich Ihrer Begutachtung unterbreite. Die Frauenagitation ist schwer, ist mühsam, erfordert große Hingabe und große Opfer, aber diese Opfer werden belohnt werden und müssen gebracht werden. Denn wie das Proletariat seine Befreiung nur erlangen kann, wenn es zusammen kämpft ohne Unterschied der Nationalität, ohne Unterschied des Berufes, so kann es seine Befreiung auch nur erlangen, wenn es zusammensteht ohne Unterschied des Geschlechts. Die Einbeziehung der großen Masse der proletarischen Frauen in den Befreiungskampf des Proletariats ist eine der Vorbedingungen für den Sieg der sozialistischen Idee, für den Ausbau der sozialistischen Gesellschaft.

 

Erst die sozialistische Gesellschaft löst den Konflikt, der heutigentags gezeitigt wird durch die Berufstätigkeit der Frau. Wenn die Familie als wirtschaftliche Einheit verschwindet und an ihre Stelle die Familie als sittliche Einheit tritt, wird die Frau als gleichberechtigte, gleichschaffende und gleichstrebende, mit dem Manne vorwärts schreitende Gefährtin ihre Individualität fördern, gleichzeitig aber auch ihre Aufgabe als Gattin und Mutter im höchsten Maße erfüllen können. In der Gesellschaft des Neuhellenismus wird es ihr auch möglich sein, ihre Individualität zu einem harmonischen Kunstganzen zu gestalten; und diese Gesellschaft wird sich auf dem ganzen Erdball gestalten, sie wird sich nicht aufbauen auf der Sklaverei von Menschen; sie hat zur Voraussetzung die Sklaverei von Stahl und Eisen, die Leistungen der von der menschlichen Erkenntnis gebändigten Naturkraft. Und die Sozialdemokraten schreiten vorwärts; aber erst, wenn die Masse der Frauen zu ihnen hält, können sie sagen: Mit uns das Volk, mit uns der Sieg! [2] (Stürmischer Beifall und Händeklatschen)


 

Schlusswort

 

Neue Anregungen sind in der Debatte nicht zutage gefördert worden. Wenn Frau Heinrich behauptet, dass meine Ausführungen nicht populär genug die Notwendigkeit der gewerkschaftlichen Organisation bei den Arbeiterinnen erörtert hätten, so weise ich darauf hin, dass wir uns nicht in einer Volksversammlung befinden, sondern auf einem sozialdemokratischen Parteitag. Wenn mir ferner vorgeworfen wird, ich wäre zu theoretisch gewesen, so hat ja die Debatte bewiesen, wie notwendig es ist, eine prinzipielle Klärung über unsere Stellung gegenüber der bürgerlichen Frauenrechtelei festzulegen. Genossin Löwenherz meint, wir hätten allen Anlass, mit den bürgerlichen Frauenrechtlerinnen Hand in Hand zu gehen, weil sie auch manche Forderungen vertreten, die auch wir vertreten. Ich bin anderer Ansicht. Diese Auffassung entspricht der Überzeugung, dass es eine „Frauenbewegung” an und für sich und als solche gibt. Wir sind der Auffassung, dass es eine Frauenbewegung nur gibt im Anschluss an die geschichtliche Entwicklung und dass es deshalb eine bürgerliche und eine proletarische Frauenbewegung gibt, die nicht mehr Gemeinsames haben als wie die Sozialdemokratie mit der bürgerlichen Gesellschaft. Wir weisen die bürgerlichen Frauenrechtlerinnen nicht etwa deshalb zurück, weil wir das bisschen nicht wollen, sondern weil sie das mehr nicht wollen, was gerade den wesentlichen Inhalt unserer Forderungen ausmacht, nicht bloß mit Rücksicht auf unsere Zukunftsforderungen, sondern auch mit Rücksicht auf die recht minimalen Forderungen, die wir jetzt auf dem Boden der bürgerlichen Gesellschaft vertreten. Der Fortbildungsunterricht zum Beispiel ist illusorisch, wenn die Proletarierkinder gleichzeitig für ihren Lebensunterhalt erwerbstätig sein müssen. Wir fordern nicht nur das Brot des Geistes, sondern gleichzeitig auch das Brot des Körpers. Und es wäre töricht, wenn wir, hinter denen die kompakte soziale Macht der Sozialdemokratie steht, uns den bürgerlichen Frauen, hinter denen keine Macht steht, anschließen wollten. Und noch eins trennt uns: die Taktik: verlangt man, dass die klassenbewussten Proletarierinnen mit Petitionen an den Thron des Kaisers und an die Regierungen gehen? — Wir sollen die bürgerlichen Frauenrechtlerinnen für uns agitieren lassen, weil wir keine geschulten Agitatorinnen haben, sagt Genossin Löwenherz. Auf jedem Parteitag wird geklagt über den Mangel an Agitatoren. Wenden wir uns etwa deshalb an Eugen Richter und Genossen? (Heiterkeit) Es kommt nicht darauf an, was man verlangt, sondern zu welchem Zweck man es verlangt. Wenn die bürgerlichen Frauen Forderungen erheben, tun sie es nicht, um das Proletariat wehrfähiger zu machen für den Befreiungskampf, sondern sie tun es, getrieben von dem bösen Gewissen der Bourgeoisie, um mit ihren Forderungen dem Proletariat den Mund zu stopfen. Wir aber wollen, dass in der Stunde, wo am Ende der kapitalistischen Entwicklung die bürgerliche Gesellschaft in sich selbst zusammenbricht, der Proletarier nicht dasteht wie der Sklave, der die Kette bricht, sondern als körperlich, geistig und sittlich vollkommene Persönlichkeit. Und von diesem Standpunkt aus ist zwischen proletarischer und bürgerlicher Gesellschaft keine Gemeinschaft möglich. Mit guten Absichten, mit schönen Gefühlen, hat man noch keine neue Gesellschaft gezimmert; sie erweisen sich als brüchiger Schiefer, welcher zersplittert, wenn die wirtschaftlichen Tatsachen, die Geldsack-Interessen an sie herantreten. Nur die klare Erkenntnis ist der Granit, auf welchen das Proletariat rechnen kann, um die Kirche der Zukunft darauf zu bauen. (Stürmischer Beifall)

* * *
Anmerkungen

1. Friedrich Engels, Der Ursprung der Familie, des Privateigentums und des Staats, (1884), in Marx-Engels, Werrke, Bd. 21, S. 25–173 hier S. 75.

2. „Mit uns das Volk, mit uns der Sieg”: aus dem Refrain des damals beliebten Arbeiterliedes Sozialistenmarsch.

19. Jul 1889

Für die Befreiung der Frau!

1. Nov 1893

Frauenarbeit und gewerkschaftliche Organisation

21. Aug 1895

Friedrich Engels

16. Okt 1896

Nur mit der proletarischen Frau wird der Sozialismus siegen

3./4. Okt 1898

Wider die Kompensationspolitik

12. Apr 1899

Wider die sozialdemokratische Theorie und Taktik

1899

Der Student und das Weib

19. Sept 1907

Bürgerlicher und proletarischer Patriotismus

5. Aug 1914

Proletarische Frauen, seid bereit!

29. Jun 1917

Abschied von der Gleichheit

2. März 1922

Der Kampf der kommunistischen Parteien gegen Kriegsgefahr und Krieg

12. Nov 1922

Über die internationale Bedeutung der russischen Revolution

20. Jun 1923

Der Kampf gegen den Faschismus

24. Jan 1924

Der genialste revolutionäre Realpolitiker

26. Jan 1924

Rede zu Ehren Lenins auf dem Sowjetkongreß der UdSSR in Moskau

7. Feb 1924

Lenin – Schwert und Flamme des Weltproletariats

Jan 1925

Erinnerungen an Lenin

30. März 1925

Über die Bolschewisierung der kommunistischen Parteien

23. Juli 1926

Zum Tode Felix Dzierzynskis

26. Nov 1926

Die geistige Krise der bürgerlichen Gesellschaft und der ideologische Kampf der Kommunistischen Partei

11. Sept 1927

Brief an Nikolai Bucharin

26. Okt 1927

Brief an das ZK der KPD

10./11. Nov 1927

Schützt den einzigen Friedensstaat

19. Jan 1928

Lenins Werk

März 1929

Das Rückwärts der II. Internationale im Kampf um die Befreiung der Frau

19. Juni 1929

Brief an Jossif Pjatnitzki

8. März 1932

Für den Sozialismus, gegen Krieg und Intervention!

12. Juli 1932

Brief an den antifaschistischen Einheitskongreß in Berlin

30. Aug 1932

Rede als Alterspräsidentin bei der Eröffnung des Re

 

 

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 10:39
Lettre de Rosa Luxemburg sur papier à en-tête du Congrès International de Bâle et sa version numérique sur Nabû (Archives FMSH, 8 D 3 art. 7-3)

Lettre de Rosa Luxemburg sur papier à en-tête du Congrès International de Bâle et sa version numérique sur Nabû (Archives FMSH, 8 D 3 art. 7-3)

 

CLARA

 

 

 « Les cloches de Bâle » est un texte de 1934 de Louis Aragon (1897/1982). Ce texte se divise en 4 chapitres dont le dernier est intitulé « Clara ». Ce dernier chapitre est relatif au « congrès de l'internationale socialiste contre la guerre » qui s'ouvrit à Bâle le 24 novembre 1912. On voit un immense défilé dans les rues de Bâle des délégations venues de toute l'Europe. Durant toute la durée du défilé toutes les cloches de Bâle sonnent; d'où le titre du texte d'Aragon. L'évêque de Bâle avait prêté la cathédrale pour la tenue du congrès. Le cortège s'engouffra dans la cathédrale, et là un orateur par pays prit la parole. Pour la France se fut Jean Jaurès. Pour l'Allemagne Clara Zetkin (d'où le titre du chapitre). Cette Clara Zetkin née Clara Eissner en Saxe le 5 juillet 1857 fut une militante féministe, socialiste et pacifiste, proche de Rosa Luxembourg. Lors de l'arrivée des nazis au pouvoir, elle se réfugia en URSS et mourut le 20 juin 1933 près de Moscou. Son opposition à Staline laissa planer des doutes sur le caractère naturel de sa mort. Voici les 2 dernières pages des « Cloches de Bâle » Les paroles de Clara Zetkin reprises par Aragon dans sa conclusion sont indiquées en italiques dans le texte ci-dessous :

 

« Dans le numéro de l'Humanité qui rend compte du congrès de Bâle, il est un discours dont pas une phrase n'a été rapportée. La mention du fait que ce discours a été prononcé y a même été omise. La présence au congrès de l'orateur n'est pas signalée dans ce journal. D'après l'Humanité du lendemain, impossible de soupçonner même la présence de la militante allemande Clara Zetkin, qui y prit la parole au nom de toutes les femmes socialistes.

 

Si nous , les mères, nous inspirions à nos enfants la haine la plus profonde de la guerre, si nous implantions en eux dès leur plus tendre jeunesse le sentiment, la conscience de la fraternité socialiste, alors le temps viendrait où à l'heure du danger le plus pressant il n'y aurait pas sur terre de pouvoir capable d'arracher cet idéal de leurs coeurs. Alors, dans les temps du danger et du conflit le plus terrible, ils penseraient d'abord à leur devoir d'homme et de prolétaire.

Si nous les femmes et les mères, nous nous élevions contre les massacres, ce n'est pas que, dans notre égoïsme et notre faiblesse, nous soyons incapables de grands sacrifices pour de grands objets, pour un grand idéal; nous avons passé par la dure école de la vie dans la société capitaliste, et à cette école nous sommes devenues des combattantes... Aussi pouvons-nous affronter notre propre combat et tomber s'il est besoin pour la cause de la liberté.

 

Elle parle. Elle parle non point comme une femme isolée, comme une femme qui a pris conscience pour elle-même d'une grande vérité, comme une femme à qui des circonstances exceptionnelles ont donné les connaissances et les facultés d'un homme, comme un homme de génie né dans un laboratoire humain.

Elle parle au contraire comme une femme, pour les autres femmes, pour exprimer ce que pensent toutes les femmes d'une classe. Elle parle comme une femme dont l'esprit s'est formé dans les conditions de l'oppression, au milieu de sa classe opprimée. Elle n'est pas une exception. Ce qu'elle dit vaut parce que des milliers, des millions de femmes le disent avec elle. Elle s'est formé comme elles, non pas dans le calme de l'étude et de la richesse, mais dans les combats de la misère et de l'exploitation. Elle est simplement à un haut degré d'achèvement le nouveau type de femme qui n'a plus rien à voir avec cette poupée, dont l'asservissement, la prostitution et l'oisiveté ont fait la base des chansons et des poèmes à travers toutes les sociétés humaines jusqu'à aujourd'hui.

Elle est la femme de demain, ou mieux, osons le dire : elle est la femme d'aujourd'hui . L'égale. Elle vers qui tend tout ce livre. Celle en qui le problème social de le femme est résolu et dépassé. Celle avec qui tout simplement ce problème ne se pose plus. Le problème social de la femme avec elle ne se pose plus différemment de celui de l'homme.

 

C'est précisément parce que la victoire future du socialisme se prépare dans le combat contre la guerre, que nous autres femmes, nous renforçons ce combat. Moins encore que pour les ouvriers, les Etats nationaux peuvent être pour nous une patrie véritable. Nous devons nous-mêmes créer cette patrie dans la société socialiste qui seule garantit les conditions de la complète émancipation humaine.

 

Maintenant, ici, commence la nouvelle romance. Ici finit le roman de la chevalerie. Ici pour la première fois dans le monde la place est faite au véritable amour. Celui qui n'est pas souillé par la hiérarchie de l'homme et de la femme, par la sordide histoire des robes et des baisers, par la domination d'argent de l'homme sur la femme, ou de la femme sur l'homme. La femme des temps modernes est née, et c'est elle que je chante. Et c'est elle que je chanterai. »

 

Quel beau texte, mais en ce XXIe siècle, ils doivent se retourner dans leur tombe Louis Aragon et Clara Zetkin en considérant dans les pays barbares des scènes de lapidation, d'excision, de répudiation et devant le spectacle de ces millions de femmes transformées en épouvantails à moineaux pour sortir dans l'espace public jusque dans des pays d'Europe !

 

 

J.D. Mai 2010

 

 

 

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 10:29
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3 août 2019 6 03 /08 /août /2019 09:31
Hommage de Clara Zetkin à Leo Jogiches. Extrait de sa Préface à la Brochure de Junius (Rosa Luxemburg).

Du halo qui entoure sa figure, se détache cependant une autre personnalité. Il faut la tirer de l'ombre où elle s'est volontairement tenue, avec une discrétion qui est un signe d'authentique valeur et de dévouement absolu au service d'un idéal. Cette personnalité, c'est Léo Jogiches-Tyszka. Pendant plus de vingt ans, il fut lié avec Rosa Luxemburg dans une communauté d'idées et de lutte incomparable, qui avait été renforcée par la force la plus puissante qui soit au monde : la passion ardente et dévorante que ces deux êtres vouaient à la Révolution. Peu de gens ont connu Léo Jogiches et rares sont ceux qui l'ont estimé à sa juste valeur. D'habitude, il apparaissait simplement comme un organisateur, comme celui qui faisait passer les idées politiques de Rosa Luxemburg de la théorie à la pratique, mais comme un organisateur de premier plan, un génial organisateur. Pourtant son activité ne se limitait pas là. Possédant une culture générale étendue et approfondie, disposant d'une maîtrise peu commune du socialisme scientifique et doué d'un esprit d'une tournure dialectique, Léo Jogiches était le juge incorruptible de Rosa Luxemburg et de son œuvre, sa conscience théorique et pratique toujours vigilante: il savait voir loin et ouvrir de nouveaux horizons alors que, Rosa pour sa part, restait celle qui avait l'esprit le plus pénétrant et le plus à même de concevoir les problèmes. C'était un de ces hommes aujourd'hui encore très rares, qui eux-mêmes doués d'une grande personnalité, peuvent admettre à leurs côtés dans une camaraderie loyale et heureuse la présence d'une grande personnalité féminine, assister à son développement et à sa transformation sans y voir une entrave ou un préjudice porté à leur propre moi ; un révolutionnaire souple, dans le sens le plus noble du mot, sans contradiction entre les idées et les actes. Une bonne part du meilleur de Léo est renfermé dans l'oeuvre et la vie de Rosa Luxemburg. Son insistance fougueuse et inlassable et sa critique créatrice ont également contribué à ce que la brochure de Junius ait vu le jour aussi rapidement et d'une manière aussi magistrale, de même que si elle a pu être imprimée et diffusée malgré les difficultés extraordinaires résultant de l'état de siège, c'est à sa volonté de fer que nous le devons. Les contre-révolutionnaires savaient ce qu'ils faisaient, lorsque quelques semaines après l'assassinat de Rosa Luxemburg, ils firent aussi assassiner Léo Jogiches, au cours d'une prétendue « tentative de fuite » de cette prison de Moabit où l'on a pu enlever en plein jour le meurtrier de Rosa à bord d'une élégante voiture privée.

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Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009