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Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 12:31
http://www.berlinestanous.com/berlin-est-a-eux/l-allemagne-prete-a-reconnaitre-le-genocide-des-hereros.html

http://www.berlinestanous.com/berlin-est-a-eux/l-allemagne-prete-a-reconnaitre-le-genocide-des-hereros.html

Le militarisme fait l'objet du chapitre 32 de l'Accumulation du capital. Celui-ci est intitulé : Le militarisme, champ d'action du capital. Cette citation est reprise du site marxist.org.

https://www.marxists.org/francais/luxembur/works/1913/rl_accu_k_32.htm

Le militarisme a une fonction déterminée dans l'histoire du capital. Il accompagne toutes les phases historiques de l'accumulation. Dans ce qu'on appelle la période de l'« accumulation primitive », c'est-à-dire au début du capitalisme européen, le militarisme joue un rôle déterminant dans la conquête du Nouveau Monde et des pays producteurs d'épices, les Indes ; plus tard, il sert à conquérir les colonies modernes, à détruire les organisations sociales primitives et à s'emparer de leurs moyens de production, à introduire par la contrainte les échanges commerciaux dans des pays dont la structure sociale s'oppose à l'économie marchande, à transformer de force les indigènes en prolétaires et à instaurer le travail salarié aux colonies. Il aide à créer et à élargir les sphères d'intérêts du capital européen dans les territoires extra-européens, à extorquer des concessions de chemins de fer dans des pays arriérés et à faire respecter les droits du capital européen dans les emprunts internationaux. Enfin, le militarisme est une arme dans la concurrence des pays capitalistes, en lutte pour le partage des territoires de civilisation non capitaliste.

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 21:46
Le tract de la manifestation organisée en pleine guerre par le courant de Liebknecht et Rosa Luxemburg.

Le tract de la manifestation organisée en pleine guerre par le courant de Liebknecht et Rosa Luxemburg.

Dans le tome 7/2, on trouve pour l’année 1918, un ensemble de notes passionnant. Il se rapporte peut-être selon les notes de l'édition, à une suite que Rosa Luxemburg aurait prévue, à la brochure de Junius. Ces notes ont été regroupées sous le titre de « Fragments pour une histoire de l’Internationale et de la social-démocratie allemande ». On y trouve des fulgurances, des éléments d'analyses, des phrases que l'on pense avoir lues dans ses derniers textes. Ici quelques bribes de ces bribes.

 

Une décision ne peut pas être prise par les instances ou des congrès, mais seulement par les masses populaires et le mouvement populaire et ceci sur des bases internationales.

 

L’internationale n’était que mots et théâtre. Une preuve : la destinée du 1er mai.

 

 

La décision remarquable d’instaurer la journée du 1er mai exprima de la manière la plus lapidaire en quoi résidait le problème historique de la seconde Internationale : l’Internationale sera un mouvement de masse, l’action propre des masses dans tous les pays, ou elle ne sera pas. Le 1er mai était la seule forme d’action immédiate des masses prolétaires dans l’esprit de la solidarité internationale; ce qui restait de la 2eme internationale était des congrès et manifestes, c'est-à-dire des manifestations de petits cercles de représentants agissant au nom des masses, c’étaient des paroles, instances et cérémoniel. Le 1er mai aurait dû être le seul acte international, l’action propre de millions de travailleurs. Et par le destin réservé au 1er mai était scellé de fait celui de la Seconde Internationale.

 

Né de la toute jeune et téméraire volonté d’agir, le 1er mai a d’abord été réduit à une manifestation vide de sens dans les principaux pays de la seconde internationale, en premier lieu en Allemagne, par les leaders politiques, et finalement étranglé par les leaders syndicaux ... Dans les débats sur le 1er mai au sein des congrès allemands dans les dernières années qui ont précédé la guerre, était déjà inscrite la débâcle de la social-démocratie allemande et internationale.

 

Les décisions concernant le 1er mai inscrivaient déjà ce présage en lettres de feu sur les murs de l’Internationale. Lorsque la seule manifestation de masse à caractère international a été brutalement étouffée du fait de la peur ouvertement affichée de victimes, l’Internationale est devenu un cadavre.

 

 

Le congrès de Bâle et toute sa pompe n’était plus qu’un banquet de spectres

 

 

Le jeu se termine, l’orgie se délite. Le monde bourgeois sort de la guerre mondiale dégoulinant de boue et de sang de la tête au pied. Ce renversement est arrivé dans la nuit. Brusquement, le rigide cercle de fer qui l'enserrait a disparu, comme un long hiver polaire chassé brusquement par un premier vent printanier tumultueux levé dans la nuit. Cela craque et éclate de toutes parts. Une atmosphère d’espoir, un mouvement dans l’air, tout se déplace, glisse et tombe.

 

L’histoire aime à jouer de tels tours. La taupe a bien travaillé ! Malgré la défaillance du socialisme, la victoire complète du pouvoir et sa brutalité, malgré le triomphe achevé de l’impérialisme. Tout sentiment de découragement, tout pessimisme étaient ridicules. Les lois de la dialectique historique ne souffrent pas que l‘on se moque d’elle. Elle trouve brusquement des issues vers une large avenue, alors même qu’on la croyait égarée dans une impasse. Elle a laissé d’abord s’élever la tour de Babel jusqu'au ciel pour ensuite la faire s'écrouler d’une pichenette comme le ferait un enfant stupide d’un jeu.

 

 

… La SD allemande a voulu rendre éternel le programme tactique de Engels (1895) qui lui avait rendu un temps de bons services. Elle a voulu l’appliquer dans de toutes nouvelles conditions, l’ère impérialiste, que Marx et Engels ne connaissaient pas encore et dont Engels a vécu les tout premiers et faibles débuts, et qu’il n’a pas pu intégrer. La raison devient folie, le bienfait, catastrophe. La social-démocratie allemande encore plus les syndicats étaient devenus fondamentalement sur le plan historique un parti conservateur, son idéologie était de plus en plus en contraction avec sa pratique. Et comme toujours dans de tels cas comme symptômes :  1) la corruption 2 le désordre de la pensée et l’impuissance.

 

Ce qui fut décisif pour la fin de la guerre et l’évolution à suivre, c’est l’effondrement de l’impérialisme allemand. Avec cet effondrement, le monde bourgeois a commencé à vaciller – une preuve que ce n’était pas le tsarisme mais la réaction allemande qui constituait la pierre angulaire et le rempart de laa réaction internationale..

Rien ne serait moins vrai et moins historique que de déclarer semblables les deux camps – impérialisme ici, impérialisme là.  ….

 

 

… Dans cette guerre, le prolétariat était appelé à combattre des deux camps impérialistes et contre eux ensemble l’impérialisme comme système.

Dans la nuit tous les chats sont gris, et un impérialisme ressemble à un autre.

Mais dans la compréhension dialectique de l’histoire, sans laquelle la politique socialiste flotte dans l’air, les contradictions et différences internes au sein de l’impérialisme sont très importantes et d'une haute signification pratique.

Une sortie de la guerre par une décision militaire comme cela est en cours signifie quelle qu’en soit l’issue un échec pour le prolétariat international. Quelles que soient les décisions et accords de paix elle se fera toujours sur le dos et aux dépens du prolétariat. La conclusion de la paix par un gouvernement bourgeois signifie dans tous les cas la victoire de l’impérialisme.

 

 

La politique sur le plan national : parlementarisme (organisation, presse, caisses, congrès, écrits, l’importance des élections, les groupes parlementaires). Point culminant : les élections de 1912

Ce qui en est sorti :

La passivité des masses, l’absence de sens critique des masses. Rôle des masses : un simple piédestal pour quelques douzaines d’hommes politiques ...

 

 

L’impérialisme voulait une décision, l’épreuve de force, le combat pour le pouvoir politique …

La SD ne menait plus depuis des décennies le combat pour le pouvoir politique.

Elle accumulait seulement des moyens sans lien avec le combat : l’organisation des masses, l’agitation parlementaire.

Mais sans leur utilisation, ces deux moyens se transformaient en but en soi et en conséquence en moyen au service de l’impuissance politique.

L'existence du socialisme était bâtie sur des apparences...

 

 

Elle (la social-démocratie) avait les caractéristiques de ce qui caractérise toutes les institutions conservatrices, elle était « possédée » par l’idée de tradition ...

 

 

Traduction en cours : Dominique Villaeys-Poirré - Dietz verlag, Gesammelte Werke, Tome 7/2

P 1088 - 1114. Merci pour toute amélioration de la traduction

 

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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 06:42
En prison en 1905

En prison en 1905

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée.

Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts.

Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre.

Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait.

Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches.

Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se développer aussi facilement?

Une chose est sûre cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés.

Et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 04:53
Rosa Luxemburg 15 janvier 1918. Il ne lui reste plus qu'une année à vivre ... En ce 15 janvier 2018, le récit d'un de ses innombrables combats, début 1910.
"Trouvez-moi un Etat qui peut abattre 175 000 ouvriers, malheur à celui qui y réussirait, il aurait assassiné les abeilles qui nourrissent les reines."

Je travaille en ce moment sur une courte période, début 1910. La parution d'un tome 7 des Gesammelte Werke en Allemagne donne en effet accès à de nouveaux documents : les articles de presse relatant les meetings tenus dans toute l'Allemagne par Rosa Luxemburg.

A la recherche du fil rouge de sa pensée et son action contre le colonialisme, le militarisme, l'impérialisme dans le quotidien de ses luttes et travaux tout au long de sa vie, je découvre émerveillée comment continue à se structurer à ce moment sa pensée sur la grève de masse et sa conscience de l'importance de la transmission de cette pensée auprès des masses.

En construisant un tableau synoptique de la correspondance et des textes, on peut en effet suivre comme dans un livre ouvert, la naissance et le développement de sa pensée et de son action. Cela m'est arrivé à de multiples reprises dans l'étude simultanée des lettres et des textes, comme lors de la guerre de Chine par exemple où sa pensée anticolonialiste surgit dans toute sa force dans les lettres, les textes et les interventions au Congrès de l'Internationale.

 

Nous sommes donc début 1910, Rosa Luxemburg se jette à corps perdu dans la bataille sur la réforme de la loi électorale. On pourrait penser que cela devrait être secondaire pour elle. En fait, rien n'est jamais secondaire, car cela s'inscrit dans sa lutte contre le réformisme et pour l'action révolutionnaire, cette lutte qui verra son assassinat par ceux-là même qu'elle a toujours combattus : les tenants du courant réformiste.

 

Tout part d'un article que refuse le Vorwärts, puis la Neue Zeit car il parle d'un sujet devenu tabou, la grève de masse. Kautsky, et même Bebel intriguent pour que l'article ne paraisse pas. Alors Rosa Luxemburg donne son article à la presse de province qui le publie. Il est aussitôt pris et repris.

Le parti pour canaliser les masses, organise des petites réunions électorales, avec mot d'ordre  de ne pas manifester après. Apprenant la défection d'un orateur, Rosa Luxemburg se glisse dans la campagne, fait un tabac et perçoit tout de suite l'importance de cette tribune. Elle décide de terminer aussi vite que possible ses cours à l'Ecole du parti.

Et suivront 12 meetings regroupant à chaque fois plusieurs centaines voire plus de 1500 personnes qui se pressent pour l'écouter. C'est cela que nous apprennent les comptes rendus dans la presse repris dans le tome 7.

 

Ses interventions sont très structurées, elle indique dans l'une de ses lettres le soin qu'elle met à rédiger la trame de ce discours.

 

Il commence par la référence historique à 1848 et la trahison de la bourgeoisie qui a préféré s'allier aux pouvoir plutôt que de tenter sa chance historique en instaurant la république. En s'appuyant sur Marx, elle montre la logique de classe de cette attitude.

 

Puis elle s'appuie sur des références à l'histoire récente. L'exemple de la petite Belgique célèbre paradis des capitalistes, où l'on disait les travailleurs abrutis par le schnaps et les curés dit-elle et qui se soulève en 1886, puis en 1891 et 1893 pour le suffrage universel. Elle a cette belle image : Trouvez-moi un Etat qui peut abattre 175 000 ouvriers, malheur à celui qui y réussirait, il aurait assassiné les abeilles qui nourrissent les reines.

Le deuxième exemple est bien entendu la Russie qui semblait une exception, "la sainte Russie qui dormait dans les bras du petit père" dit-elle. 1ère grève de masse le 22 janvier 1905, puis la révolution et son échec. L'échec de la révolution, Rosa Luxemburg en parle ainsi : on dit que les combats n'auraient servi à rien, qu'en Russie le gibet fait son sanglant travail, mais cela même montre bien que le temps de l'absolutisme est passé.

Et l'on peut imaginer l'émotion que devait faire passer Rosa Luxemburg, elle qui avait tout abandonné pour rejoindre cette révolution et qui avait été emprisonnée, elle dont nombre de camarades avait perdu la vie, dont son mentor quand elle était adolescente, Kasprasz. Jamais dit-elle les fruits d'une révolution n'ont été perdus, quelle que soit la répression sanglante.

Et Rosa Luxemburg de conclure, les classes dirigeantes doivent savoir qu'un jour viendra aussi en Prusse et dans l'Empire où elles seront réduites en poussière par les travailleurs en grève.

 

Rosa Luxemburg a imposé dans cette campagne le thème de la grève de masse. C'est son appel plus tard à la grève en cas de guerre qui lui vaudra l'un de ses emprisonnements.

 

Et c'est cette volonté révolutionnaire que le courant réformiste qu'elle combat noiera dans le sang lors de la révolution spartakiste, assassinant un 15 janvier 1919 ceux qu'il craignait plus que tout, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, sans oublier deux mois après Leo Jogiches, compagnon de lutte de toujours de Rosa Luxemburg.

 

Dominique Villaeys-Poirré

Je dédie ce texte à Jean Salem qui vient de disparaître

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14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 15:02
Disparition de Jean Salem, stupeur et tristesse. Il a fait du marxisme, ce qu'il doit être, une réalité toujours vivante, pratique et théorique. Comprendre avec Rosa Luxemburg.

Pour Rosa Luxemburg, le marxisme était la base de sa pensée et de son action, un aiguillon pour comprendre et pour lutter.

 

Cela lui a permis, de sa lutte contre le colonialisme et la politique mondiale de la fin du XIXème siècle jusqu'à sa résistance à la guerre, de son combat contre le réformisme jusqu'à sa participation aux révolutions de 1905 et 1918, de faire des choix cohérents. Le marxisme a construit cette cohérence

 

Dans ces 20ème et 21ème siècles décervelés, hautement aliénés, Jean Salem, comme elle,  a porté le marxisme comme étendard et comme outil. Ils sont peu à avoir su lutter pour une pensée constamment de classe.

 

Son grand œuvre, le séminaire est en cela essentiel..

http://jeansalem.fr/fr_FR/seminaires/marx-au-xxie-siecle/

 

Dominique Villaeys-Poirré

 

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1 janvier 2018 1 01 /01 /janvier /2018 22:34
Clara Zetkin et Rosa Luxemburg en 1910

Clara Zetkin et Rosa Luxemburg en 1910

Ce très beau texte rédigé par Rosa Luxemburg pour le Congrès de l'Internationale de Copenhague en 1910 et présenté par Clara Zetkin a été adopté avec peu de modifications et sous les applaudissements nourris de l'assemblée. Un autre texte de Rosa Luxemburg "Devoir d'honneur", rédigé en 1918, est plus largement connu. Celui-ci vient d'être publié dans le Tome 7/2 des Gesammelte Werke chez Dietz Verlag. (P 637 - 638). Traduction Dominique Villaeys-Poirré pour le blog. En souhaitant qu'il soit aussi largement diffusé.

A l’aube des temps nouveaux, l’Aufklärung a condamné la peine de mort comme héritage barbare du plus obscur Moyen Age. Pour la bourgeoisie révolutionnaire de l’époque, les idéaux de progrès et d’humanité n’étaient pas des mots vides de sens, aussi ses représentants les meilleurs dans les différents pays proclamèrent-ils le combat contre la honte pour la civilisation que représente ce meurtre d’un être humain, commis de sang froid, systématique,  et revêtu des habits de justice.

 

Depuis, une évolution fondamentale a eu lieu sur ce point. L’affrontement toujours plus fort et toujours plus exacerbé entre la bourgeoisie et le prolétariat moderne, qui, de plus en plus, s’est imposé comme l’axe de la vie publique dans tous les Etats, a conduit à l’abandon par la bourgeoisie sur le déclin, du combat pour l’abolition de la peine de mort, en plus de ses autres buts démocratiques et de liberté. En effet, les classes dirigeantes recourent de plus en plus elles-mêmes à cette arme infamante de la peine de mort, autant pour en finir avec ce que produit le pourrissement de leur société capitaliste que pour réduire par la force le prolétariat en lutte.

 

En Allemagne et dans quelques autres pays dits civilisés tout un cortège de coryphées de la science et de la culture, brillants représentants de l’intelligentsia bourgeoise se sont déclarés il y a peu pour la nécessité de la peine de mort. D’éminents représentants de la justice pénale moderne n’ont accepté que très récemment des modifications substantielles du droit d’asile, ce qui, dans de nombreux cas, quand il s’agit notamment de réfugiés venant de l’empire tsariste, reviendrait a une réintroduction de fait de la peine de mort, même dans les pays comme la Hollande, où celle-ci a été abolie depuis des dizaines d’années.

 

Dans la France républicaine, un projet de loi a été refusé ces  dernières années, qui demandait l’abandon de la peine de mort.

 

Aux Etats-Unis d’Amérique du nord, la peine de mort est utilisée comme arme contre le prolétariat luttant au sein des syndicats. Ces victimes, à jamais dans notre mémoire, du meurtre légal de Chicago, tombés dans le combat pour la journée de huit heures auraient été suivis récemment par des mineurs, avant-garde de ces mineurs organisés luttant pour leur existence.

 

En Espagne, un régime réactionnaire moribond utilise le meurtre légal comme arme et moyen pour se venger, contre les aspirations à la liberté du prolétariat.

 

En Russie, enfin,  pays où la peine de mort était depuis longtemps abolie pour les crimes de droit commun, le bourreau travaille sans relâche depuis le grand soulèvement révolutionnaire du peuple ouvrier, de fait depuis la victoire de la contre-révolution. Des milliers et des milliers de personnes y sont pendues après une sinistre comédie devant des tribunaux militaires. Un flot de sang se déverse sur tout l’empire russe. Et tout cela se passe sous les yeux de l’ensemble du monde civilisé, sans que les représentants de l’intelligentsia bourgeoise des cultures européennes occidentales osent opposer une résistance énergique, et même avec le soutien moral et financier de ce régime criminel par la bourgeoisie d’Europe. Beaucoup des intellectuels bourgeois qui se sont élevés avec la plus grande force contre le meurtre légal de Ferrer, regardent d’un œil tranquille le massacre perpétré par l’absolutisme russe corrompu, qui cherche à étouffer le soulèvement révolutionnaire du prolétariat.

 

Aujourd’hui le prolétariat socialiste est donc le porteur le plus important et le plus fiable du combat contre la barbarie de la peine de mort. Seules « les idées des lumières » propagées par les partis socialistes, seule l’élévation culturelle des larges masses travailleuses par l’action politique et syndicale, seul le pouvoir croissant du prolétariat organisé de tous les pays peut opposer un barrage solide contre l’infamie sociale de la peine de mort. 

 

Les représentants du prolétariat de tous les pays, organisé politiquement et syndicalement, réunis à Copenhague, clouent au pilori tous les partisans actifs ou passifs du meurtre légal sanglant  sous toutes ses formes, ils appellent tous les représentants au parlement de la classe ouvrière dans tous les pays à exiger l’abolition de la peine de mort.

 

Leur action aux Parlements, comme tous les événements politiques en relevant, doivent  être utilisés comme prétexte d’une campagne forte dans les meetings et dans la presse ouvrière, pour l’abolition de la peine de mort.

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1 janvier 2018 1 01 /01 /janvier /2018 21:23
Ce que disait Rosa Luxemburg en 1910 dans un texte contre la peine de mort. "D’éminents représentants de la justice pénale moderne ont accepté très récemment des modifications substantielles du droit d’asile, ce qui, dans de nombreux cas, quand il s’agit notamment de réfugiés venant de l’empire tsariste, reviendrait a une réintroduction de fait de la peine de mort".

Article publié sur le blog Demandeurs d'asile en 89

http://demandeursdasileen89.over-blog.com/2018/01/ce-que-disait-rosa-luxemburg-en-1910.d-eminents-representants-de-la-justice-penale-moderne-ont-accepte-tres-recemment-des-modificati

"Cette citation vient d'une résolution qu'elle avait présentée contre la peine de mort en 1910. Elle-même avait dû fuir en 1889 l'Empire tsariste : elle avait juste 18 ans. Elle avait rejoint la cohorte des exilés venant de toutes les régions de Russie, survivant en France, en Suisse, en Allemagne ...

"D’éminents représentants de la justice pénale moderne ont accepté très récemment des modifications substantielles du droit d’asile, ce qui, dans de nombreux cas, quand il s’agit notamment de réfugiés venant de l’empire tsariste, reviendrait a une réintroduction de fait de la peine de mort, même dans les pays comme la Hollande, où celle-ci a été abolie depuis des dizaines d’années".

Ces mots ne trouvent-ils pas un écho aujourd'hui?"

 

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31 décembre 2017 7 31 /12 /décembre /2017 18:29
"Grève générale pour le suffrage universel", Belgique, 1902. Rosa Luxemburg écrit "l'expérience belge" et citera souvent cet exemple de lutte. Ici un beau récit trouvé sur le net.

Un site consacre à Joseph Victor, militant de Huy en Belgique un long article très intéressant. On peut y lire ce qu'était la condition ouvrière à l'époque et un récit de cette grève générale à laquelle Rosa Luxemburg consacra une série d'articles, et elle citera souvent cette expérience en particulier dans ces écrits sur la grève de masse. Ci-dessous le début de cet article en vous invitant à vous rendre sur le site lui-même.

 

https://rouges-flammes.blogspot.fr/2018/01/grandes-figures-de-chez-nous-huy-sur.html

Je vous invite aujourd'hui à faire la connaissance d'un homme politique, militant de la région de Huy , dont l'engagement de toute une vie me semble source d'inspiration

 

JOSEPH (VICTOR) THONET, pionnier du mouvement socialiste à Huy , puis un des fondateurs du parti communiste, compagnon de prison en 1923 de Julien Lahaut et Joseph Jacquemotte, député permanent de la Province de Liège de 1936 à 1949 ( mandat interrompu de 39 à 44). Dirigeant du Parti Communiste sous l'occupation nazie, il édite le journal clandestin de la Fédération de Huy Waremme du PC "L'Espoir" et ce dés novembre 1940.Il  exerça aussi  d'importantes fonctions d'organisation durant toute la guerre au sein du parti communiste clandestin.(1)
 
Son souvenir est toujours présent chez les anciens, mais sa mémoire a été et est très largement occultée ...
 
Indispensable devoir de mémoire donc , qui nous permet , par ailleurs de sortir de l'ombre le riche passé de luttes, et de combats sociaux, culturels et politiques de notre région, dés la moitié du XIXème, siècle.

Et de partir sur ses traces à travers les vieilles rues de la ville...
 

Huy était à cette époque au centre d'une région très industrielle : les carrières et fours à chaux des vallées du Hoyoux, de la Meuse et de la Mehaigne, les fonderies (Nestor Martin, Porta, Dautrebande ,Fondeurs Hutois, ) , les usines à zinc ( Corphalie , De Laminne ), les papeteries Godin, les ateliers mécaniques Thiry , les tôleries Delloye , les automobiles Springuel , la sucrerie de Wanze etc.
 
 
Ville éminemment ouvrière donc dans ses quartiers périphérique, mais aussi , bien sûr , dans ses beaux quartiers, « ville de millionnaires » de la bourgeoisie enrichie par la force de travail des premiers. Et toujours aussi, ville de la noblesse d'Ancien Régime tapie dans les dizaines de nobles demeures aux confins de la ville ( châteaux d'Ahin , de la Neuville , de Vierset etc. )
 
 
FILS DU PEUPLE
 
Joseph ( qu'on appellera aussi par son 2ème prénom Victor) Thonet est né à Huy le 2 janvier 1883 d'un père ouvrier de meunerie et d'une mère ménagère. Ils habitent rue Sainte Catherine à Huy.
 
Il perd sa mère à 3 ans . Son père travaille 11 heures par jour , de 5 h du matin à 6h du soir avec 1/2 jour de congé par semaine, le dimanche après midi et 1 jour de vacances par an , le jour de la Sainte Catherine.
 
« Dans mon enfance, ce n'était pas la fête tous les jours à la maison... On mangeait un petit morceau de viande le dimanche . Le vendredi, de temps en temps , nous mangions du stockfish, le bifteck des pauvres ...
 
Le beurre était réservé à mon père pour ses tartines. Il nous en restait si peu que nous le grattions sur notre pain. Pour aller à l'école, nous étions chaussés de taloches , et ma soeur me confectionnait un bonnet avec des morceaux de drap.
 
Les privations et la misère préparent admirablement à la lutte contre le régime capitaliste... »(3)
 
Le quartier Sainte Catherine était un des quartiers ouvriers de Huy où étaient établies nombre d'entreprises, des fonderies, trois ateliers de construction et une boulonnerie, qui occupait gamins et gamines en bas âge.  « Quand l'inspecteur du travail venait, on les cachait dans des tonneaux à boulons... et le patron recevait son certificat de bonne conduite »
 
Les papeteries Godin occupaient aux portes de Huy et Marchin , entre Sainte Catherine et Fleury.
 
 

 

1200 personnes dont nombre de femmes qui venaient de tous les villages avoisinants et qui avaient des conditions de travail et de salaire terribles. (Si un employé gagnait  90 f /mois, un ouvrier à peu près pareil , 2,25 à 3fr/jour, les femmes , elles gagnaient à peine la moitié 1,25 à 1,5 fr/jour ) En hiver, par mauvais temps, elle ne pouvaient pas rentrer et logeaient chez l'habitant dans des conditons d'hygiène et de salubrité terribles. »

 
A l'école primaire, il découvrira, à l'école d'application rattachée à l' Ecole Normale, avenue Chapelle, les mauvais traitements infligés aux élèves par certains maîtres particulièrement brutaux :coups de baguette, enfermement dans une armoire etc...
 
Dans la nouvelle école primaire de la Chaussée Saint Mort, au contraire, il trouvera une direction d'école de grande qualité et pleine d'humanité, et il il terminera ses cours primaires parmi les 3 premiers.
 
Mais , comme la plupart des fils de la classe ouvrière, il devra travailler dés ses 14 ans. Il sera employé aux écritures chez un avoué, ce qui lui fera découvrir, à travers les actes à recopier, « les dessous de la vie et les mœurs plutôt bestiales de notre humanité », ainsi que « l'hypocrisie de la bourgeoisie. »
 
Il suivra en même temps pendant 5 ans, en cours du soir, des études de dessin industriel à l' Ecole Industrielle de Huy .
 
 

Détail  : Joseph Thonet raconte que, chaque année, il allait faire la vendange aux « Thiers de Statte » dans le vignoble de son patron; Huy,  dont les coteaux étaient couverts de vignes était en quelque sorte considérée comme la capitale viticole de la Belgique.

 
Inondation Grand Place à Huy   Date inconnue
Moins agréable, Huy était soumise aux crues de la Meuse ou du Hoyoux . En janvier 1893, la rue de la famille Thonet , (Sainte Catherine ) fut transformée en torrent ; il y avait 1 mètre d'eau dans la maison . Catastrophe pour les pauvres gens , en plein hiver !

Son père, pour rentrer de son travail , dut faire le tour par la Sarte , redescendre par Gabelle et marcher longuement avec de l'eau jusqu'à la poitrine. Sa santé devait par la suite se dégrader irrémédiablement. Il mourra alors que Joseph avait à peine 14 ans.

Celui ci sera alors élevé par sa grande soeur et sa grand mère, dans de très grandes difficultés matérielles .
LES JEUNES GARDES SOCIALISTE ( JGS)
 
CONTRE LA CONSCRIPTION
 
A 14 ans, en 1897, Joseph Thonet adhère aux Jeunes Gardes Socialistes de Huy, ce qui allait déterminer le cours de toute sa vie.
 
Il y adhéra le jour de l'inauguration du nouveau siège de la boulangerie coopérative « Les Prolétaires Hutois »  rue de l'Industrie (aujourd'hui, rue de l 'Amérique).
 
Ils étaient 2 employés de bureau à oser s'afficher JGS, tant la mentalité petite bourgeoise poussait les petits employés à s'identifier à leur patron et à s'imaginer être un « moncheu » privilégié , alors qu'ils étaient en fait des miséreux en col et cravate, comme les ouvriers en sabots et blouson !
 
Les JGS avaient été fondés à Huy en 1894 et après 3 ans comptait déjà 100 membres. Des sections JGS essaimèrent par la suite à Amay, Marchin , Vyle Tharoul, Modave, etc. Ils étaient rattachés à la Fédération hutoise du POB. Les JGS avaient été fondés en Belgique en 1890 , comme organisation de jeunesse intégrée dans le POB.
 
 
 
 
Leur premier objectif était la lutte antimilitariste , contre l'intervention de l'armée dans les grèves ouvrières et aussi bien sûr contre la conscription .
 
Chaque année, un tirage au sort désignait les conscrits qui devaient faire leur service militaire.
 
Les fils de familles bourgeoises pouvaient pour 1600 francs racheter leur mauvais tirage à un  remplaçant ». Ainsi, seuls les enfants de la classe ouvrière et de la paysannerie pauvre devaient partir à la caserne pendant 2, 3 voire 4 longues années.
 
A Huy, le jour du tirage, les Jeunes Gardes organisaient un cortège depuis l 'ancienne Maison du Peuple , rue des Foulons, jusqu'au Vieux Tribunal et distribuait leur journal antimilitariste « Le Conscrit ».
 
Ils organisaient aussi des « protestations officielles de jeunes qui refusaient de participer au tirage : Joseph Thonet raconte :
 
 « Je refusai aussi moi même de tirer mon numéro en déclarant :« Je proteste contre cette infâme loterie militaire » Les gendarmes m'empêchèrent alors de sortir et c'est le bourgmestre qui tira à ma place un mauvais numéro »
 
LE COMBAT DES IDEES :GAUCHE RADICALE, GAUCHE REFORMISTE .
 
La Jeune Garde Socialiste n'était pas seulement une organisation d'action , mais aussi un creuset d'éducation aux idées du socialisme .
 
Les réunions se tenaient tous les samedi soir avec chaque fois à l'ordre du jour une question de doctrine ou d'idéologie, par exemple un chapitre du Capital de Marx ( il en existait un seul exemplaire à Huy!), ou un livre «  Cent ans après ou l'an 2000 » de Bellamy, sorte de voyage dans le futur, en l'an 2000 (!) , dans une société sans classes, ou un débat passionné sur un projet de construction d'un phalanstère.

Joseph Thonet , au sein des JGS, fut touché pendant un certain temps par les idées libertaires et anima , au sein de la Maison du Peuple un cercle d'études libertaires, opposé qu 'il était à la politique par trop électoraliste et parlementariste du principal dirigeant POB de Huy ,le député Georges Hubin . Encouragé aussi par l'adhésion à cette gauche radicale de sections ouvrières privilégiant plus l'action directe que l'action parlementaire ( par ex, aux fonderies Laurent en Cherave)

Et ce , dans le cadre d'un certain renouveau des idées libertaires radicales après la trahison de la grève de 1902 par la direction du POB (voir plus loin)

Soumis à une virulente critique des « brebis galeuses qui semaient la division dans les consciences ouvrières »  par Georges Hubin, Thonet prit alors ses distances avec l'anarchisme militant pour étudier le « socialisme de lutte de classe », se rapprochant du marxisme

La création à Huy d'un cercle «L'  extension universitaire » contribua pour beaucoup au développement des idées progressistes dans l'avant garde hutoise , jeune et ouvrière. Cours et conférences donnés par des professeurs de l'ULB ou de l'Université Nouvelle abordaient sujets scientifiques , philosophiques et sociaux ( théorie de l'évolution, origine des mondes , espèces animales etc.)

Y assistaient jusqu'à des centaines de personnes dont des professeurs et intellectuels de la région, des ouvriers d'avant garde et... la plupart des JGS.

 

LE COMBAT CULTUREL : « LA PROLETARIENNE » , « LES ENFANTS DU PEUPLE »
 
"Nouvelle" Maison du Peuple  (1907) r. Griange   
   

La Jeune Garde Socialiste fut aussi le terreau à partir duquel se développa une activité socialiste culturelle : « La Prolétarienne » , société de théâtre et de concerts , basée à la Maison du Peuple , montait des spectacles, aussi bien en wallon qu'en français. Quant aux concerts joués à salle pleine, , ils se terminaient souvent par un  bal au profit de la caisse d'entraide des JGS.

La section « Les Enfants du Peuple » de Huy regroupait 40 à 50 garçons et filles qui présentaient des spectacles de chansons et de théâtre .
Créée par un JGS, Jean Farcy ils mirent en scène par exemple, les principaux épisodes de la Commune de Paris. Elle organisait aussi des voyages à travers tout le pays et des représentations jusqu'à Paris, Cologne ou Amsterdam!
 
On le voit, la Jeune Garde Socialiste à Huy, comme dans la plupart des régions fut dans ces années d'avant guerre, une admirable école de la lutte de classe . 
 
"Nous étions comme les précurseurs des générations nouvelles .Nous y apprenions à combattre la routine , les préjugés, à nous retremper dans l'activité quotidienne de la lutte de classe. Nous regardions d'ailleurs beaucoup plus que d'autres vers l'avenir.
 
Nous y avions acquis par l'étude et la discussion un niveau de connaissance et de maturité politique qui n' existait guère en dehors de nous.Nous désirions devenir des socialistes conscients" (3)
 

1902  : GREVE GENERALE POUR LE SUFFRAGE UNIVERSEL 

 

Peinture : 'Louvain 1902', du collectif  Forces Murales, 1951 (Louis Deltour, Edmond Dubrunfaut, Roger Somville). Coll. Institut d'histoire ouvrière,

 
Avril 1902, le combat pour le suffrage universel se développe avec une intensité révolutionnaire dans tout le pays. Depuis 1893, la précédente grève générale, les citoyens sont soumis au vote plural: tous les citoyens -hommes de plus de 25 ans, ont le droit de vote, mais ceux qui – plus riches- paient plus d'impôts ou qui ont des titres de propriété, ou qui ont un diplôme supérieur ont droit à des voix supplémentaires : les ouvriers n'avaient qu'une voix, mais les bourgeois pouvaient cumuler jusqu'à 3 voix !
 
Dés lors , à l'occasion du dépôt d'une proposition de loi ( socialiste -libérale) portant révision de la constitution en vue du suffrage universel, les mouvements et manifestations ouvrières se déployèrent dans tout le pays.
 
Si le POB dans un premier temps appela au calme ,sans prendre la direction politique du mouvement , laissant l'initiative à ses branches syndicales, le gouvernement et la bourgeoisie préparaient leurs troupes, gendarmerie , police,  garde civique ( milice bourgeoise en charge du maintien de l'ordre), et même l'armée, à l'affrontement de classe.
 
Bruxelles 12 avril 1902 2 morts

La grève démarrée dans la région du Centre se répandit, avec un caractère insurrectionnel à Bruxelles, Gand, Anvers et dans tout le pays  pour rassembler 300000grévistes, le 18 avril.

 

La gendarmerie tira à Bruxelles le samedi 12 avril - 2 morts ! ; et à Louvain, le 18 avril, 6 ouvriers tombèrent sous les balles de la Garde Civique et 14 furent blessés !

 
Et à Huy ?
 
« Ce sont les ouvriers carriers de la vallée du Hoyoux et de la Mehaigne qui prirent l'initiative de la grève . En colonnes serrées , à plusieurs centaines, ils arrivèrent en ville pour entraîner dans le mouvement les travailleurs de la métallurgie et des autres établissements. Ils étaient tous armés d'un gourdin qu'ils portaient à l'épaule comme un fusil.
 
A cette époque, chez nous, c'étaient les carriers qui étaient à la pointe du combat...
Dans la région liégeoise, c'étaient les mineurs, ailleurs, c'étaient les métallurgistes.
La gendarmerie était mobilisée. Les pandores étaient à cheval et portaient encore leur bonnet à poils.
Arrivée à Regissa, la colonne de carriers se heurta à une brigade de gendarmes...
Les gourdins s'abattirent sur les gendarmes et les chevaux. En un clin d'oeil , les gendarmes furent désarçonnés...
 
Arrivés à la limite de la ville, chaussée des Forges, les carriers se heurtèrent à un commissaire de police , porteur de son écharpe tricolore : « Au nom de la loi, retirez-vous ! »
 
Les carriers s'emparèrent de l'écharpe, la hissèrent sur un gourdin et continuèrent leur chemin . »
Thonet, lui se joignit au cortège des carriers , venant de Moha, Huccorgne , Vinalmont , qui rejoignait Huy par la rue Entre - deux - portes et fusionna avec le premier cortège, chaussée des Forges.
Usines à Zinc de Corphalie

« Toujours en bon ordre et très disciplinés, ils se rendirent dans chaque usine  et engagèrent les travailleurs à se joindre à eux...

L'usine à zinc de Corphalie , et tous les établissements industriels fermèrent. La grève était générale. Huy comptait alors plus de 5000 ouvriers et ouvrières. » (3)
 
La grève dura près d'une semaine, émaillée d'affrontements au centre ville provoqués par la Garde civique qui mettait en joue les grévistes - en réaction, le domicile de son commandant particulièrement provocateur, rue Montmorency fut mis à sac!- , émaillée aussi, d'actions radicales, menées par les JGS, comme le sectionnement de câbles téléphoniques.
 
 
Le député socialiste, Georges Hubin , élu en 1898, qui était à la tête des carriers à Regissa , fut lui condamné à 6 mois de prison ferme .
 
Mais le 20 avril 1902 , le Conseil Genéral du POB donnait l'ordre de reprise du travail, sans consulter les grévistes et malgré leurs nombreuses protestations.
 
En fait le Conseil National fondait sa stratégie sur l'alliance parlementaire avec le parti libéral., représentant la bourgeoisie « progressiste » , qui lui s'opposait à tout recours à l'action extra parlementaire des masses ouvrières. 
 
La grève de 1902 , si elle fut très radicale parmi les travailleurs se terminait donc par une débâcle :
« La classe ouvrière vaincue devait nécessairement subir une défaite électorale ; le découragement s 'empara de nos amis . Nos organisations politiques subirent un recul. Les syndicats recrutaient malaisément de nouveaux membres »
 
Maxime Steinberg , historien communiste, écrira :
 
« La conduite de la grève et plus encore l'ordre de reprendre le travail provoquèrent un vif mécontentement dans le parti, la colère même. Déçus et défaits, une partie des travailleurs se détournèrent des organisations socialistes. Le P.O.B. traversa une passe pénible : enfant pauvre du socialisme, le syndicalisme fut le plus éprouvé : les syndicats socialistes perdirent plus de 60 % de leurs effectifs déjà peu fournis. L'anarchisme pensa s'engager dans la brèche ouverte par la défaite. Moins d'un mois après la grève, alors que le ressentiment était grand dans les rangs socialistes, l'anarchisme put réunir à Liège, un « congrès révolutionnaire » qui fut, pour la première fois, un succès de participation « (4)
 
Rosa Luxembourg , la dirigeante et théoricienne marxiste allemande analysera sur le fond ce grand conflit social dans « L'expérience belge »  Neue Zeit, 1902 (5 )
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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 15:49
Liens vers des textes de Rosa Luxemburg parus dans la Neue Zeit (en allemand - sur le site de la FES)

http://library.fes.de/cgi-bin/populo/nz.pl (Friedrich-Ebert-Stiftung)

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 17.1898-99, 1. Bd.(1899), H. 14, S. 440 - 442
Rosa Luxemburg, Doktor der Staatswissenschaften, Die industrielle Entwicklung Polens. Leipzig 1898, Verlag von Duncker & Humbolt. VI und 95 S. Preis 2,20 Mark. : [Rezension] / aw.. - [Electronic ed.].
aw.
Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 48, S. 656 - 659
Bürgerliche Arbeiterschutzkongresse und die Sozialdemokratie / von R. Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 36, S. 280 - 284
Bilanz der Obstruktion / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 1. Bd.(1902), H. 23, S. 710 - 718
Der Abschluß der sozialistischen Krise in Frankreich : I / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 1. Bd.(1902), H. 24, S. 750- 758
Der Abschluß der sozialistischen Krise in Frankreich : II / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 27, S. 14 - 20
Die badische Budgetabstimmung / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 23.1904-1905, 1. Bd.(1905), H. 22, S. 711 - 714
Der Bittgang des Proletariats / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

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In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 2. Bd.(1902), H. 4=30, S. 105 - 109
Das belgische Experiment / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 51, S. 740 - 747
Die "deutsche Wissenschaft" hinter den Arbeitern / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 52, S. 773 - 782
Die "deutsche Wissenschaft" hinter den Arbeitern : [II. - III.] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 31.1912-1913, 2. Bd.(1913), H. 49, S. 828 - 843
Das Offizösentum der Theorie / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 23.1904-1905, 1. Bd.(1905), H. 20, S. 643 - 646
Das Problem der "hundert Völker" / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
Das Dokument im HTML-Format

 

Der Parteitag und die Budgetbewilligung : [
Luxemburg, Rosa

I. - IV.] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 50, S. 759 - 766
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Der Parteitag und der Hamburger Gewerkschaftsstreit : [
Luxemburg, Rosa

I. - III.] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 49, S. [705] - 711
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 23.1904-1905, 1. Bd.(1905), H. 18, S. 572 - 577
Die Revolution in Rußland / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Der Sklaventanz in
Luxemburg, Rosa

Frankfurt / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 1. Bd.(1904), H. 6, S. 167 - 171
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 14.1895-96, 2. Bd.(1896), H. 41, S. 459 - 470
Der Sozialpatriotismus in Polen / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 16, S. 495 - 499
Die sozialistische Krise in Frankreich / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 17, S. 516 - 525
Die sozialistische Krise in Frankreich : [Die Regierung der republikanischen Vertheidigung] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 18, S. 548 - 558
Die sozialistische Krise in Frankreich : [Die Taktik Janrès' und der Radikalismus] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 20, S. 619 - 631
Die sozialistische Krise in Frankreich : [Die Sozialreformen Millerands] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 22, S. 676 - 688
Die sozialistische Krise in Frankreich : [der Fall Millerand und die sozialistischen Parteien] / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 43, S. 564 - 578
Die Theorie und die Praxis / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 44, S. 626 - 642
Die Theorie und die Praxis : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 25.1906-1907, 1. Bd.(1907), H. 4, S. 134 - 137
Die zwei Methoden der Gewerkschaftspolitik / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 35, S. [257] - 266
Ermattung oder Kampf? / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 36, S. 291 - 305
Ermattung oder Kampf? : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Franz Mehring, Schiller, ein Lebensbild für deutsche Arbeiter.
Luxemburg, Rosa

Leipzig 1905, Leipziger Buchdruckerei. 119 Seiten. Preis 1 Mark : [Rezension] / R. Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 23.1904-1905, 2. Bd.(1905), H. 31, S. 163 - 165
Electronic ed.:
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: FES Library, 2008
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In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 1. Bd.(1904), H. 2, S. [33] - 39
Geknickte Hoffnungen / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 1. Bd.(1901), H. 21, S. 666 - 667
Internezzo / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg,
Rosa
Im Rate der Gelehrten / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 1. Bd.(1904), H. 1, S. 5 - 10
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 23.1904-1905, 1. Bd.(1905), H. 19, S. 610 - 614
Nach dem ersten Akt / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 36, S. 299 - 305
Nach dem Kongreß / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 14.1895-96, 2. Bd.(1896), H. 32, S. 176 - 181
Neue Strömungen in der polnischen sozialistischen Bewegung in Deutschland und Oesterreich / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 14.1895-96, 2. Bd.(1896), H. 33, S. 206 - 216
Neue Strömungen in der polnischen sozialistischen Bewegung in Deutschland und Oesterreich / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 26.1907-1908, 2. Bd.(1908), H. 43, S. 588 - 592
Offener Brief an Jean Jaurès / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 2. Bd.(1904), H. 42, S. 484 - 492
Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 2. Bd.(1904), H. 43, S. 529 - 535
Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit / Feuilleton. - 31.1912-1913, 2. Bd.(1913), H. 62, S. [97] - 100
Tolstois Nachlaß / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg,
Rosa
Und zum dritten Male das belgische Experiment / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 2. Bd.(1902), H. 7=33, S. 203 - 210
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Luxemburg,
Rosa
Und zum dritten Male das belgische Experiment : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 2. Bd.(1902), H. 9=35, S. 274 - 280
Electronic ed.:
Bonn
: FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 16.1897-98, 1. Bd.(1898), H. 6, S. 164 - 176
Von Stufe zu Stufe : zur Geschichte der bürgerlichen Klassen in Polen / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 33, S. 180 - 186
Zurück auf Adam Smith! / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 33, S. 202 - 210
Zum französischen Einigungskongreß / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Electronic ed.:
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 47, S. 756 - 760
Zur Richtigstellung / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
Luxemburg, Rosa

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Neue Strömungen in der polnischen sozialistischen Bewegung in Deutschland und Oesterreich / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 14.1895-96, 2. Bd.(1896), H. 32, S. 176 - 181
Electronic ed.:

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Neue Strömungen in der polnischen sozialistischen Bewegung in Deutschland und Oesterreich / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 14.1895-96, 2. Bd.(1896), H. 33, S. 206 - 216
Electronic ed.:

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Offener Brief an Jean Jaurès / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 26.1907-1908, 2. Bd.(1908), H. 43, S. 588 - 592
Electronic ed.:

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 2. Bd.(1904), H. 42, S. 484 - 492
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Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 22.1903-1904, 2. Bd.(1904), H. 43, S. 529 - 535
Electronic ed.:

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Tolstois Nachlaß / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit / Feuilleton. - 31.1912-1913, 2. Bd.(1913), H. 62, S. [97] - 100
Electronic ed.:

Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg,
Und zum dritten Male das belgische Experiment / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 2. Bd.(1902), H. 7=33, S. 203 - 210
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Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg,
Und zum dritten Male das belgische Experiment : (Schluß) / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 20.1901-1902, 2. Bd.(1902), H. 9=35, S. 274 - 280
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Bonn : FES Library, 2008
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Luxemburg, Rosa
Von Stufe zu Stufe : zur Geschichte der bürgerlichen Klassen in Polen / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 16.1897-98, 1. Bd.(1898), H. 6, S. 164 - 176
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Luxemburg, Rosa
Zurück auf Adam Smith! / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Revue des geistigen und öffentlichen Lebens. - 18.1899-1900, 2. Bd.(1900), H. 33, S. 180 - 186
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Luxemburg, Rosa
Zum französischen Einigungskongreß / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 19.1900-1901, 2. Bd.(1901), H. 33, S. 202 - 210
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BonnLuxemburg, Rosa
Zur Richtigstellung / von Rosa Luxemburg. - [Electronic ed.].
In: Die neue Zeit : Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie. - 28.1909-1910, 2. Bd.(1910), H. 47, S. 756 - 760
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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 18:53
Ferrer emmené au tribunal

Ferrer emmené au tribunal

Rosa Luxemburg et Longuet ont proposé la résolution suivante :

 

 

Face aux événements tragiques qui se sont déroulés en Espagne et tout particulièrement en Catalogne l’année passée, le Congrès de l’Internationale socialiste de Copenhague exprime sa sympathie la plus chaleureuse aux camarades du parti socialiste espagnol, de même qu’aux camarades de Catalogne et à tous les travailleurs organisés en Espagne qui conformément aux décisions de l’Internationale ont tenté de de s’opposer à l’aventure coloniale au Maroc par l’action de masse du prolétariat.

 

 

 

Manifestation durant la semaine tragique

Manifestation durant la semaine tragique

Le Congrès de l’Internationale socialiste condamne la répression barbare dont ont été victimes nos camarades de Barcelone et des autres villes, tout particulièrement le meurtre légal de Ferrer et salue l’élection du camarade Iglésias, premier représentant de la classe ouvrière élu au parlement de la capitale de la monarchie, comme signe décisif de l’éveil du prolétariat espagnol.

 

Cette résolution a été adoptée à l'unanimité sous les applaudissements nourris.

1910, Congrès de Copenhague. Résolution proposée par Rosa Luxemburg et Longuet après la semaine tragique en Espagne et l'exécution de Ferrer.

Gesammelte Werke - Tome 7/2 - P 640 / Traduction Dominique Villaeys-Poirré 29 décembre 2017

Note : Le 26 juillet 1909, une grève générale avait été appelée à Barcelone  en opposition à la mobilisation de réservistes dans le cadre de la politique coloniale contre le Maroc. Elle se transforma en un soulèvement armé. Des centaines de travailleurs furent arrêtés durant la "semaine tragique" du 26  au 31 juillet 1909 et plusieurs exécutions eurent lieu dont celle de Ferrer.

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Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009