Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

Rechercher

Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 10:48

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

C'est un texte les plus connus de Rosa Luxemburg. Quand a-t-il été écrit et dans quel contexte?


Rosa Luxemburg a 24 ans. Comme de nombreux militants de l'empire tsariste, elle s'est réfugiée en Suisse. Elle les cotoie et peut  échanger et réfléchir à la poursuite de son action politique. Elle rencontre ainsi des révolutionnaires polonais, et ils créent le Parti social-démocrate du royaume de Pologne sur des bases de classes et internationalistes en opposition au parti socialiste polonais (PPS) qui met en avant la revendication nationale. Le SDKP, puis SDKPiL (pour Lituanie) se dote d'un journal la Sprawa Robotnicza. C'est pour assurer la publication de ce journal que Rosa Luxemburg effectue des séjours à Paris. Quelques indications dans sa correspondance montrent concrètement  les relations avec l'imprimeur, avec les militants - cela parlera à tous ceux qui ont eu à réaliser un journal militant! -, sa part dans le journal et la diffusion en Pologne en particulier, diffusion clandestiine et dangereuse qui s'arrrêtera avec la répression, les arrestations. C'est l'arrière-plan qu'il faut avoir à l'esprit quand on lit le texte qu'elle consacre au Ier mai. Nous ne sommes pas en présence d'un texte académique mais d'un texte de lutte, un texte qui veut mettre en avant la dimension internationaliste et de classe, un texte réalisé dans un contexte de lutte dangereux et clandestin pour sa diffusion en Pologne, un des premiers textes de Rosa Luxemburg qui témoigne de la continuité de ses choix politiques.


Texte paru dans la Sprawa Robotnicza, le  8 février 1894.
Titre original : Jak powstalo Swieto Majowe.

 


Pourquoi ce texte de Rosa Luxemburg sur le 1er mai? Deux citations du texte de Rosa Luxemburg


Concernant le 1er mai lui-même, il est important de resituer ce texte dans l'histoire de ce jour international de manifestations ouvrières. Important surtout de réaliser que l'histoire en est très récente. Que cela ne fait  pas dix ans qu'il est célébré, que nous n'en sommes qu'au début de sa diffusion au sein du mouvement ouvrier, que c'est encore une journée de lutte et non institutionnalisée. Le SDKP et ce texte s'inscrivent donc dans le mouvement pour  le développement de cette initiative dans le monde. Le texte de Rosa Luxemburg a pour but d'informer les prolétaires en Pologne en décrivant l'histoire de cette journée et de les convaincre de se joindre à cette initiative. Nous reprenons ici deux citations de ce texte:

 

"De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fut rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde."


"Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fut atteint, le 1° mai ne fut pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.


A lire sur marxists.catbull.com


Quelles sont les origines du 1er mai ? Texte de rosa luxemburg

article - 02/12/07 - Quelles sont les origines du 1er mai ? Texte de Rosa Luxemburg - Article publié dans le journal polonais « Sprawa Robotnicza » en 1894. L’heureuse idée…

Rosa luxemburg à paris

article - 08/03/10 - Paris, le 11 mars 1894 Je suis arrivée aujourd'hui à 10 heures. Je suis fatiguée, mais ça va. Les Jadzios* partent et je vais me coucher. J'ai déjà une chambre - pas mal et pas…

Eléments bibliographiques pour suivre rosa luxemburg à paris (1)

Eléments bibliographiques pour suivre rosa luxemburg à paris (1)

article - 31/05/09 - Rosa Luxemburg séjourne une quatrième fois à Paris, en compagnie de Leo Jogiches, au lendemain du 1er mai 1897. C'est à ce moment que se serait intensifiée sa connaissance des militants…

Un premier mai, en hommage à rosa luxemburg

article - 03/04/10 - Un premier mai, en hommage à Rosa Luxemburg - comprendre-avec-rosa-luxemburg.Over-blog.Com En promenade sur le net, recherche sur l'ouvrage publié chez…

Rosa luxemburg à paris au travers de sa correspondance : le 2ème jour

article - 31/05/09 - C'est donc, pour le journal de ce nouveau parti, un point important. La brochure sur le 1er mai dont elle parle dans le courrier l'est aussi. Rosa Luxemburg a écrit un article sur le…

Partager cet article
Repost0
1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 09:36

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

Le net réserve toujours de véritables surprises comme cette discussion sur un forum de jeux vidéo "Marx: Six idées reçues", avec ce post rédigé par un participant, première surprise, la deuxième étant les réponses qui s'attachent au fond.


L'occasion de souligner le recours à la citation de Rosa Luxemburg, certainement la plus utilisée. 


« La démocratie socialiste ne commence pas seulement en Terre promise lorsque l’infrastructure de l’économie socialiste est créée. Ce n’est pas un cadeau de Noël tout prêt pour le gentil peuple qui a bien voulu entre temps soutenir fidèlement une poignée de dictateurs socialistes. La liberté pour les seuls partisans du gouvernement, pour les seuls membres d’un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n’est pas la liberté. La liberté, c’est toujours au moins la liberté de celui qui pense autrement. »


Elle est en effet extrêmement souvent reprise...

 

De manière totalement abusive quand elle permet simplement de justifier  un  pseudo-pluralisme démocratique et nous l'avons entendue dans les contextes les plus divers: il serait bien d'en faire une liste sur le blog. Ainsi la retrouve-t-on sur de nombreux sites sociaux-démocrates, ce qui est d'autant plus inexact que Rosa Luxemburg venait de quitter ce parti après le ralliement de la deuxième Internationale à la guerre, symbole concret et terrible pour elle de l'échec du réformisme dominant ce courant politique.


Reprise justifiée, si c'est dans le cadre de la réflexion sur ce qui doit suivre la révolution. A condition de la comprendre dans son contexte, qui était bien la tentative des militants de l'époque de "réussir" une révolution, c'est-à-dire "d'inventer" une nouvelle organisation de la société qui ne soit pas sur des bases capitalistes.

 

Rosa Luxemburg avait participé à la tentative révolutionnaire de 1905. Puis elle avait vu le danger extrême de l'organisation social-démocrate qui avait abouti à la participation active à la guerre. Elle avait agi au sein de ce parti en opposant toujours la démarche révolutionnaire au réformisme et elle ne l'a quitté que pendant la guerre, car elle attachait de l'importance à l'existence d'un cadre, d'une organisation politique pour l'action du prolétariat.

 

Cependant, elle avait une vision extrêmement dynamique, on pourrait dire dialectique de la conscience et de l'action de classe, visible par exemple dans sa conception de la grève générale. Ainsi cette citation, la relation à Lénine doivent être comprises dans cette logique toujours en mouvement. La figer, serait contraire à la démarche de Rosa Luxemburg. Sa réflexion sur le rôle des révolutionnaires naît de toute une vie et le texte sur la révolution russe est un moment dans une réflexion dynamique. Rosa Luxemburg a été assassinée en pleine révolution spartakiste, il est donc complexe de savoir comment se seraient développées ses analyses et son action.


En tous les cas, cette discussion un premier mai sur un forum de jeux, est étonnante et encourageante:

 

Posté le 01/05/2010 à 21:01 par Angarwaen17

  • :d) Idée reçue n°1 : Marx veut nier l'individualité au profit de la collectivité, il veut comprimer l'Individu.

    Faux. Marx ne veut absolument pas comprimer l'individu. Il considère - et il n'est pas le seul - que l'individualisme de la société "moderne" n'est qu'une manière nouvelle d'agencer individu et société. Pour ainsi dire, la société préexiste à l'individu et les deux s'agencent de différentes manières - c'est une réfutation de la théorie du contrat social. Marx fait d'ailleurs un certain éloge du capitalisme en disant qu'il a détruit les formes de société holistes et "organicistes". Pour Marx, et cela a été démontré par toutes les sciences sociales, l'individu est la somme de ses relations sociales ; sa liberté n'est pas de briser tout lien mais bien de pouvoir les multiplier. Le but du communisme est de transformer les conditions sociales et économiques afin qu'il n'y ait plus d'exploitation, de domination, dans une société d'abondance assurée par l'association libre des travailleurs et la coopération. Le rôle de l'Etat se contraint, dans la société communiste, à la police, la justice, l'éducation.
    Par ailleurs, il le dit clairement : "Le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous" (Manifeste du Parti Communiste).


    :d) Idée reçue n°2 : pour Marx nous ne sommes que des coquilles déterminées uniquement par nos conditions socio-économiques d'existence.

    Faux. Si Marx pense que l'existence détermine la conscience, il n'en laisse pas moins une très large place aux intentions des individus. Il faut se rappeler que chez Marx, en bon disciple de Hegel, tout est une affaire de dialectique : il y a donc une dialectique entre l'infrastructure (conditions socio-économiques) et la superstructure (ensemble politico-idéologico-juridique et formes de la conscience sociale), et des allez-retours entre les deux. En gros, l'infrastructure détermine la suprstructure mais celle-ci a une action en retour.


    :d) Idée reçue n°3 : Marx voulait une dictature !

    La fameuse dictature du prolétariat aura sans doute été la formule la plus malheureuse du vieux Karl. Or, il faut retenir plusieurs choses chez Marx :
    - Au moment où viendra la Révolution, le prolétariat composera la très large partie de la société. Ce ne serait pas plus une dictature réelle que la démocratie est une dictature de la majorité...
    - Il n'a pas inventé le terme ; il vient des anarchistes du premier XIXe siècle
    - Il entend le terme dans le sens romain : une magistrature d'exception temporaire pour sauver la République
    - Rien n'indique chez Marx que c'est un parti unique en béton qui doit faire cette dictature. Le livre majeur pour ceci - la Critique du Programme de Gotha - reste extrêmement vague.


    :d) Idée reçue n°4 : Marx, Lénine, Staline, Mao, le Juche, c'est du pareil au même !

    Rien de plus faux ! Il faut déjà distinguer la pensée de Marx et celle d'Engels - similaires, mais Engels est déjà bien plus doctrinal. La pensée de Marx - qu'on appelle souvent la pensée marxienne - est à distinguer du marxisme, souvent une vulgate simplifiée par ses descendants, Engels en premier. Marx s'est toujours désolidarisé de ceux qui prônaient un marxisme doctrinal, intransigeant, orthodoxe. Ainsi, après avoir rencontré Jules Guesde, collectiviste français et marxiste orthodoxe, Marx déclara : "Tout ce que je sais, c'est que moi je ne suis pas marxiste !".

    La pensée de Lénine est une déviation majeure de la pensée de Marx, sur deux questions : la conscience de classe et l'organisation du Parti et de l'Etat. Il y a cette idée chez Lénine selon laquelle la clé de l’évolution politique d’une société, c’est la conscience de classe, c’est-à-dire la conscience qu’on leur adjuge et non la conscience spontanée. Celle-ci ne veut que quelques réformes et non la révolution. La conscience de classe selon le léninisme c’est la conscience que devrait avoir la classe, celle qui est adjugée par le Parti, car le parti est composé de professionnels de la révolution, alors que le prolétariat n’est pas spontanément révolutionnaire. Le Parti pour Lénine doit donc être une avant-garde éclairée du prolétariat ; il doit donc de même être discipliné et "monolithique". Du coup, l'Etat au mains du parti monolithique doit aussi être monolithique. Ainsi, aux débuts de la Révolution russe, les Soviets étaient de réels institutions de démocratie directe et de débats entre tous : on y trouvait des Bolcheviks, des Mensheviks, des anarchistes, des réformistes, des libertaires, des hommes et des femmes de la rue. Les premières épurations décidées par Lénine ont mis en place le parti unique et nous sommes arrivés à la dictature sur le prolétariat. Cela a été remarquablement analysé par la révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg dans son livre "La Révolution Russe" (1917-1918) : elle dénonce Lénine, avec sa formule fameuse : « La démocratie socialiste ne commence pas seulement en Terre promise lorsque l’infrastructure de l’économie socialiste est créée. Ce n’est pas un cadeau de Noël tout prêt pour le gentil peuple qui a bien voulu entre temps soutenir fidèlement une poignée de dictateurs socialistes. La liberté pour les seuls partisans du gouvernement, pour les seuls membres d’un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n’est pas la liberté. La liberté, c’est toujours au moins la liberté de celui qui pense autrement. »

    Par la suite, les idées déjà déviantes de Lénine ot été encore plus distordues par Staline. Le Maoïsme, lui, n'a plus grand chose à avoir avec la pensée marxienne originelle.


    :d) Idée reçue n°5 : Marx a pensé l'Union Soviétique

    Faux. L'URSS aurait été durement critiquée par Marx - d'autant plus qu'il n'aurait pas misé un kopek sur la réussite de la révolution en Russie. Pour Marx, on le rappelle, la Révolution ne peut se faire que dans certaines conditions socio-économiques, qui ne sont remplies pour Marx que dans l'Angleterre, l'Allemagne et la France.

    Il faut d'ailleurs se souvenir que Marx décrit plusieurs régimes économiques historiques : la société communiste primitive (absence de propriété privée), l'Antiquité esclavagiste, le Moyen-âge féodal (fondé sur le servage), le capitalisme (fondé sur le salariat) et le mode production asiatique, qu'il observe en Chine, caractérisé par la soumission de tous les travailleurs à l'Etat. Or, Marx le dit très clairement : mieux vaut le capitalisme que le mode de production asiatique ! Et de plus, la démocratie socialiste ne doit jamais, jamais tombé dans ce travers-là. L'URSS est sans aucun doute marxiste-léniniste mais comme on l'a vu, ça n'a plus rien à voir avec Marx. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre de voir les débats houleux provoqués par la Révolution russe dans les partis socialistes européens se réclamant du marxisme.


    :d) Idée reçue n°6 : Marx est un millénariste

    Faux. Certes, pour Marx, le capitalisme est condamné à tomber, tout comme l'étaient le communisme primitif, l'esclavage et le servage, tout simplement parce que pour Marx il arrivera un moment où la libération des forces productives nécessitera un changement de système. Ce n'est donc pas une illumination soudaine, mais un raisonnement qu'il fonde sur l'étude de l'histoire et de l'économie.


    Pour alimenter et élever un peu le débat :)
Partager cet article
Repost0
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 16:45

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

Nous attirons votre attention sur la possibilité d'utiliser la fonction "rechercher" (en haut à gauche sur le blog). Elle vous permet d'afficher à partir d'un mot, d'un nom, d'une notion les contenus du blog. Voici le résultat pour "dette publique". Sil n'est pas exhaustif, ou du moins s'il est aussi exhaustif que le permet un moteur de recherche, cette fonction, on le voit, est malgré tout très utile. Elle permet de se référer ainsi aux extraits de l'Accumulation du capital, des Fragments sur la guerre, la question nationale et à des textes contemporains disponibles sur  le blog.

Fragment sur la guerre, la question nationale et la révolution. Rosa luxemburg

article - 02/01/08 - et le capital de l'industrie de guerre ont tous les États dans leur poche à cause de la dette publique ! Alors que les colonies restent des colonies. Ici, l'idée de la lutte des classes…

Fragment sur la guerre, la question nationale et la révolution

article - 30/09/08 - et le capital de l'industrie de guerre ont tous les États dans leur poche à cause de la dette publique ! Alors que les colonies restent des colonies. Ici, l'idée de la lutte des…

Rosa luxemburg et la turquie

article - 04/01/09 - Ismid-Angora. A cette fin le gouvernement nomma comme agent d'exécution l'Administration de la dette publique Ottomane ; celle-ci devait percevoir les dîmes des sandchaks d'Ismid, …

Une analyse de l'impérialisme à la française

article - 24/07/08 - Etats africains font leurs classes dans les gouvernements et les assemblées de la IVème République ; les réseaux, gaullistes et autres, commencent à esquisser la fratrie de la "…

L’imperialisme français : maillon faible ou suppletif

article - 30/01/09 - Etats africains font leurs classes dans les gouvernements et les assemblées de la IVème République ; les réseaux, gaullistes et autres, commencent à esquisser la fratrie de la “…

Egypte - analyse de rosa luxemburg

article - 04/01/09 - création d'entreprises capitalistes modernes de grande envergure, l'accroissement inouï de la dettepublique et l'effondrement de l'économie paysanne. En Égypte, le servage s'est maintenu…

Le chemin de fer de bagdad - un projet impérialiste (1)

article - 01/02/09 - qui tiennent en main aussi bien la Banque Impériale Ottomane que l’Administration de la dettepublique Ottomane. Le sultan cherche à échapper à cette tutelle en se tournant vers…

L'impérialisme britannique contre le prolétariat de l'empire

article - 07/02/09 - L'importance croissante des intérêts commerciaux aiguisa leurs appétits politiques. La dette du khédive Ismaïl Pacha envers les banquiers français et anglais atteignit la somme de…

Impérialisme, colonialisme, néocolonialisme

article - 11/12/08 - Etats colonisés gagnent leur indépendance (sauf les DOM TOM) au début de la V ème République jusqu’en 75 Comores et 77 (Djibouti) ce qui marque aussi la fin du colonialisme au…

Partager cet article
Repost0
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 14:05

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

Le nom du blog indique une démarche. Comment pouvons-nous nous appuyer sur l'action et la réflexion de Rosa Luxemburg et des militants et penseurs révolutionnaires pour réfléchir sur le monde actuel? Monde actuel, qui, s'il est différent dans ses apparences, n'a pas changé quant à ses fondements: le capitalisme et plus précisément son évolution impérialiste, commencée au XIXème siècle et qui d'internationalisation en mondialisation continue sa marche.

Nous avions ainsi accompagné la pseudo-crise de 2009 de textes de Rosa Luxemburg. Et maintenant que le capitalisme met en avant la dette publique pour appliquer aux pays dits développés les politiques rigoristes que les pays en voie de développement ont  expérimentées tout au long des dernières décennies avec le FMI et la Banque mondiale, nous versons à la réflexion ce premier texte reproduit sur le site que nous consultons très souvent et relayons: la bataille socialiste.

La dette publique (K. Marx)

Par admin

Extrait du Capital de Karl Marx (livre I) choisi par Maximilien Rubel dans Pages choisies pour une éthique socialiste (Marcel Rivière, 1948, p. 149). Rubel précise avoir utilisé la traduction de J. Roy (1872-75) dans sa réédition de 1938 (t. III, p. 221).

La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que [=selon laquelle] plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. Aussi le manque de foi en la dette publique vient-il, dès l’incubation de celle-ci, prendre la place du péché contre le Saint-Esprit, jadis le seul impardonnable.

La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. Par un coup de baguette, elle doue [=dote] l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel et même de l’usure privée. Les créditeurs publics, à vrai dire, ne donnent rien, car leur principal métamorphosé en effets publics d’un transfert facile, continue à fonctionner entre leurs mains comme autant de numéraire. Mais, à part la classe des rentiers oisifs ainsi créée, à part la fortune improvisée des financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation – de même que celle des traitants, marchands, manufacturiers particuliers, auxquels une bonne partie de tout emprunt rend le service d’un capital tombé du ciel – la dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l’agiotage, en somme aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne.

Voir aussi:


1 Votes
Quantcast
Partager cet article
Repost0
24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 17:03

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

hans-diefenbach.jpgParmi les plus grandes absurdités de cette guerre dite de 14/18, il y aura la mort de ceux qui ont passé leur teur vie à lutter contre cette montée de la guerre et que le ralliement des sociaux-démocrates envoient mourir sur les fronts. 

Parmi eux, Hans Diefenbach. Militant discret et ami proche de Rosa Luxemburg que l'on voit apparaître tant de fois dans la correspondance que, quand tombe l'annonce de sa mort dans cette lettre, l'on est véritablement frappé de stupeur et d'une véritable tristesse ...

 

"Très chère Sonitschka, j'espère avoir bientôt la possibilité de vous envoyer cette lettre, aussi je m'empresse de l'écrire. J'ai été si longtemps privée de la joie de m'entretenir avec vous., tout au moins par lettre. Mais je devais réserver à Hans D. les quelques lettres que j'avais la permission d'écrire, car il les attendait. C'est fini, maintenant. Mes deux dernières lettres s'adressaient  à un  mort et on m'en a déjà renvoyé une. Je ne puis y croire, mais il vaut mieux ne pas parler de cela; je préfère me retrouver seule avec ma douleur, et quand on veut user de "ménagements" pour m'annoncer une mauvaise nouvelle et me "consoler" par des jérémiades, comm l'a fait N., on ne réussit qu'à m'irriter. Faut-il que mes amis les plus proches me connaissent mal et aient pour moi peu d'estime! Ne comprennent-ils pas qu'en pareille circonstance, il est préférable et plus délicat de me dire tout de suite, en toute simplicité; il est mort ... C'est affligeant, mais n'en parlons "plus


Mi-novembre 1917.

Lettres de prison, bélibaste, 1969, P45



De Hans Diefenbach au grand-père de Dominique Grange: médecins aux fronts!

"Des lendemains qui saignent" de Dominique Grange et Tardi ne pouvait qu'être mis à l'honneur sur un blog consacré à Rosa Luxemburg.

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 12:24

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

1925_Karl-Kraus.jpg

Karl Kraus par Kokoschka

 

A lire sur le site d'Agone:

 

Chez l'éditeur Agone, on peut lire sous le titre intrigant "Réponse d'une non sentimentale à Rosa Luxemburg", un article paru dans la Fackel, rédigé par Karl Kraus. C'est une réponse au courrier d'une lectrice, particulièrement éclairant sur le caractère borné et pointilleux de ceux qui détestaitent plus les militants révolutionnaires que ceux qui avaent entraîné les peuples vers la guerre,  et qui n'avaient toujours rien compris.


Faisant preuve non seulement d'un manque de sentimentalisme - attribué à tort à Rosa Luxemburg - que de sensibilité, principale qualité de cette lettre de Rosa Luxemburg, qui par la métaphore de ces animaux violentés évoque le sort de tous ces hommes envoyés mourir au combat.

 

 

A lire sur le blog:


La lettre de Rosa Luxemburg est paru sur le blog dans l'article "Et devant mes yeux, je vis passer la guerre"

Partager cet article
Repost0
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 19:41

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

Je ne résiste pas à faire partager cet autre moment inattendu. Un rébus, eh oui, un rébus.

 

L'image devait donner bien entendu comme réponse Rosa Luxemburg. Rosa d'accord, mais trouverez-vous les autres éléments de cette énigme. Réponse sur le blog http://unclavesien.blogspot.com

Un rébus du dimanche


Règle du jeu : trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut-être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde. Cliquez sur l'image pour l'agrandir…

dimanche 11 avril 2010

Réponse de l'auteur sur sa technique:

Suivant les cas, je dessine les personnages sur papier, puis je "scanne" le crayonné, ou bien je dessine directement avec l'ordinateur, avec ma souris. Dans tous les cas, l'essentiel du rébus est réalisé avec l'assistance de l'ordinateur. Rosa Luxembourg m'a demandé une semaine d'attentions, à raison d'une heure par jour environ —plus ou moins, et il y a des jours où je n'ai pas le temps de m'occuper de ça…


Partager cet article
Repost0
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 19:02
Partager cet article
Repost0
11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 15:32

 comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

André Tosel : "L'inhumaine humanité de la guerre" sur le site de l'Humanité

A la Maison de la poésie avec les Amis de l’Humanité, André Tosel a offert à une assistance emportée par le rythme haletant de l’exposé une cérémonie de haut vol. En débat, Jaurès, le capitalisme transnational et la guerre mondialisée. Retrouvez ici l’intégralité de ses propos.

Il ne lit pas, il ne dit pas, il ne raconte pas, il professe. Et l’on comprend mieux ce que ce mot peut avoir d’admirable quand on a eu la chance, trop rare, d’entendre une leçon d’André Tosel. Le philosophe, ancien professeur à la Sorbonne et à Nice, a choisi, encouragé par Charles Silvestre et Claude Guerre, les maîtres de céans, d’interroger de plein fouet l’énigmatique phrase de Jaurès qui sert de prétexte à ces rencontres. Il l’affronte pendant une heure trente de combat sans pause, dans ce qu’elle a de plus désarmant, de plus terrifiant peut-être  : ce qu’il appelle «  l’inhumaine humanité de la guerre  ». Le scandale d’une humanité qui n’a pas renoncé à la guerre. Une humanité qui, plus exactement, est retournée en barbarie, dans l’affrontement inexpiable des empires coloniaux à la fin du XIXe siècle, au moment où les nations européennes libérées de leurs conflits d’unité nationale semblaient aborder les rivages civilisés.

 

C’est ce scandale qui a bouleversé Jaurès au beau milieu de sa vie d’intellectuel et de militant, c’est aussi ce scandale pressenti, analysé et dénoncé, qui l’a tué, en entraînant le monde dans l’abîme de la Première Guerre mondiale – et bientôt de la Seconde. Mais c’est encore ce scandale qui nous ronge, nous autres «  prolétaires de tous les pays  », qui, aujourd’hui comme hier, voulions changer de monde et n’y sommes pas parvenus.

 

Dans ce parcours lucide qui côtoie sans cesse le désespoir sans y verser, Tosel convoque un florilège de figures tutélaires. Avec les mots les moins arides qu’on puisse aligner, il montre comment et pourquoi Jaurès emprunte à Marx, aux métaphysiciens allemands et au mouvement révolutionnaire et ouvrier français, comment il s’écarte à la fois de Bergson, d’Auguste Comte ou de Kant, comment il anticipe Lénine, Rosa Luxemburg ou Gramsci. Comment, en fin de compte, sa vision d’une «  évolution révolutionnaire  », d’une «  interpénétration des contraires  » qui contraigne le capital à entendre la classe ouvrière sur les conditions d’une transformation inédite des rapports sociaux, fut noyée à contre-courant d’une histoire vomissant une violence aussi radicale qu’imprévue.

 

Jaurès a échoué, mais nous restons les héritiers de sa persévérance  : celle qui relève le défi de ce combat infini contre la violence. Tosel distingue et clarifie quatre versants du «  carré  » où agir face à la guerre mondialisée de notre époque. Dans les rôles principaux, la politique impériale du supergrand militaire, une multiplicité de conflits nationalitaires à tonalité raciste et potentiellement génocidaires, une culture de la vie quotidienne hantée par la concurrence et tentée par la violence contre «  l’autre  », et un capitalisme transnational obsédé par l’exploitation sans fin du travail et des hommes.

 

Le pire est-il certain, se demande Tosel  L’optimisme, en tout cas, est affaire de volonté.

 

Lire le texte intégrale ici

Partager cet article
Repost0
11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 00:40
Partager cet article
Repost0

Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009